Pour limiter la contagion et sécuriser au maximum la santé, nous nous sommes mis à (ré)utiliser des objets à usage unique. Allons-nous retomber dans nos vieux travers – les mêmes qui ont participé à nos problèmes d’aujourd’hui ?

Sur ce blog depuis 5 ans, je m’initie, tout comme vous, à des habitudes qui peuvent être meilleures pour notre environnement, en essayant de ne pas tomber dans le dogme non plus (chacun fait ce qu’il peut). « Consommer autrement » repose sur trois points de vigilance : limiter le prélèvement des ressources naturelles – qui ne sont pas inépuisables, réduire le transport – donc la pollution, et éviter de produire trop de déchets – surtout quand ils sont difficilement recyclables.

Ensemble, on a appris à acheter dans une ressourcerie, à entretenir la maison au naturelà prendre soin de soi de manière plus respectueuse de la nature, à limiter nos déchets (ici et ), à faire nos cadeaux DIY (et même des cadeaux immatériels), à recourir aux circuits courtsà s’interroger sur notre consommation… Tout ceci paraît bien loin maintenant (et presque dérisoire) alors que de nouveaux outils et comportements ont débarqué dans nos vie : masques chirurgicaux à usage unique, mouchoirs jetables, gants en latex, double sac poubelle pour jeter lesdits masques, utilisation à tout va d’alcool et de produits dérivés du pétrole (produits qui finissent immanquablement dans l’eau), lavages répétés, usage massif de détergents et surtout d’eau de Javel…
Nous avons vraiment « changé de monde », mais pas en mieux ! Nous avons tous vu, déjà, ces masques bleus jetés par terre et qui mettront 450 ans (quatre-cent-cinquante-ans !) à se décomposer. Et nous vivons désormais au royaume du tout-plastique…

Depuis quelques semaines, je m’interroge sur la possibilité de remettre la démarche zéro déchet et respectueuse de l’environnement au cœur d’un déconfinement sécuritaire. Et ça n’est pas simple !

Commençons par le plus facile :

  • Les masques peuvent être en tissu, donc lavables et durables (un minimum). Internet regorge de tutos estampillés AFNOR. Vous n’avez pas de machine à coudre ? On peut aussi les faire à la main, des couturières y ont pensé pour nous.
  • Le gel hydroalcoolique c’est bien en dépannage, quand on est à l’extérieur, mais la meilleure barrière, c’est le lavage des mains au savon de Marseille. Pensez-y toutes les fois où vous pouvez.
    – pour le gel hydralcoolique, achetez une grande bouteille, et une petite que vous garderez à portée de main en balade, et surtout que vous pourrez re-remplir. Il existe aussi des embouts à pompe, qui se positionnent sur des flacons en verre – donc lavables et ré-utilisables (en pharmacie, ou chez Aroma-zone).
    – il existe des recettes naturelles de gel à faire soi-même, forcément à base d’alcool, mais qui limitent beaucoup l’usage des autres composants délétères pour notre santé et la nature (une liste de 10 recettes ici). J’ai réalisé celle à base d’aloe vera. Même si ce gel est un peu collant, il sent très bon et hydrate la peau (alors que l’alcool la dessèche).
  • Le sac ou la trousse en tissu, c’est l’idéal pour transporter mes masques propres (j’en emporte 3-4 pour une journée de travail).
  • On utilise une bouteille d’eau à soi, type gourde – pas son équivalent en plastique. On est le seul à s’en servir, en ce moment ça nous arrange !

Mais aussi :

  • On arrête de tout commander chez Am*zon ou en ligne d’une manière générale, et on reprend l’habitude de consommer local et moins polluant. Qui plus est, si nous n’allons pas dans nos commerces de proximité, il ne faudra pas s’étonner qu’ils disparaissent !
  • On pense à acheter français toutes les fois où on peut (et soyez convaincus que je ne fais pas partie des complotistes qui pensent que le virus est un coup des chinois qui ruinent notre économie pour qu’on enrichisse la leur !).
  • On prend toujours des sacs en tissu ou notre joli caddie pour faire nos courses (ça évite de tripoter le panier en plastique ou la poignée du caddie du supermarché).
  • Et on n’oublie pas ses vieux réflexes : on trie correctement nos déchets (verre/papier-plastique/déchets ménagers). Les poubelles grises, vertes et jaunes vous disent merci (vous leur avez manqué !).

Là où ça se corse, c’est pour la suite :

  • Le transport des masques usagés.
    J’ai pris un sac en plastique (type sac de congélation) pour les stocker, avant de pouvoir les laver. Puis-je le remplacer par un sac en papier (jetable mais recyclable) ? Ou un bocal en verre (bonjour le poids dans mon sac…) ?
  • Le lavage des masques à 60°.
    Je dois dire que je suis perplexe à l’idée de faire une machine à 60° pour laver 3 masques (ou même 6). Dois-je les stocker dans un contenant fermé (bocal en verre à nouveau, si je ne veux pas utiliser de sac poubelle en plastique ?), avant de les laver au bout de quelques jours ?
  • La désinfection des surfaces.
    Il semblerait que les désinfectants naturels auxquels ont avait recours auparavant (notamment ceux à base de vinaigre blanc) ne soient pas assez efficaces contre le coronavirus. Seule l’eau de Javel est à ce jour recommandée.

En revanche, j’ai fait le choix de ne pas aller au restaurant « à emporter », ni livré : une consommation qui multiplie les contenants plastique et papier.

Pas facile de se faire une idée sur ces sujets, qui vont, de plus, certainement évoluer au fil de nos connaissances. Pour ma part, je fais des arbitrages en permanence, entre le risque et le résultat. D’un côté ma santé et celle de ma famille, de l’autre les impacts à plus ou moins long terme.

Et si vous avez des idées de solutions à ces questions (ou à d’autres) partageons-les !