“Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie.” Ces propos d’Emmanuel Macron, le président de la République, dans une interview accordée au Parisien, ont eu raison de l’apaisement des débats sur le pass vaccinal à l’Assemblée nationale, dans la soirée du mardi 4 janvier. Au point que la séance a été suspendue, comme la veille. Auparavant, les députés de l’opposition ont notamment multiplié les suspensions de séance et exigé la venue du Premier ministre, afin qu’il s’explique sur les attentes du gouvernement. Une demande restée sans réponse, rapporte 20 Minutes.

Des propos jugés “indignes, irresponsables et prémédités”, par le patron des députés LR, Damien Abad, gonflé à bloc par le “cynisme puéril” d’Emmanuel Macron. Remonté comme un coucou, Christian Jacob, le président des Républicains, s’est “refusé à cautionner un texte qui vise à emmerder les Français”. Ugo Bernalicis (LFI), lui, a associé ces propos à une “crise politique déclenchée par le monarque présidentiel, qui se permet d’insulter une partie des Français”. Quant au candidat communiste à la présidentielle de 2022, Fabien Roussel estime que le projet de pass vaccinal risque d’instaurer une forme de “déchéance de nationalité”.

Les non-vaccinés nombreux dans les services de soins critiques

Olivier Véran, le ministre de la Santé, a bien tenté de calmer les esprits, en soulignant que “le mal qui ronge notre pays, c’est une vaccination qui, bien qu’importante, reste insuffisante”, en raison des “millions” de non-vaccinés. Une explication insuffisante pour justifier les propos du Président. Même si cette catégorie de population est surreprésentée dans les unités de soins critiques, souligne Le Monde, rappelant que les hôpitaux français sont à deux doigts de déborder. Une affirmation fondée sur les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Celle-ci mesure le statut vaccinal des patients qui entrent à l’hôpital avant de comparer la base de données des vaccinés avec celle des hospitalisés rendue anonyme. Une opération répétée quotidiennement.

Mardi, pourtant, la séance déjà suspendue la veille en raison, notamment, des multiples amendements déposés par l’opposition avait démarré dans le calme. Il en reste d’ailleurs 450 à examiner. Mardi, les députés étaient tombés d’accord sur un amendement socialiste, prévoyant que pour les activités extrascolaires et les sorties scolaires des moins de 16 ans, le pass vaccinal n’entrerait pas en vigueur, relate Midi Libre. Le pass sanitaire étant conservé pour ce public, dans ces occasions.