Endiguer le réchauffement climatique sans créer de nouvelles inégalités sociales ou territoriales : voilà le problème difficile que soulève le philosophe Michel Bourban. II s’agit, en effet, de problèmes éthiques, redoutables et inédits ; l’homme de l’Anthropocène qui perturbe durablement le climat ne peut que retenir l’attention de la philosophie morale et politique.

Pour étayer son propos, l’auteur expose avec clarté les données scientifiques les plus sûres et les plus récentes (celles du GIEC) qui permettent d’annoncer le désastre car désastre général il y aura si rien n’est fait pour réduire très vite puis supprimer les émissions de gaz issues de la combustion d’énergies fossiles. Ces gaz, rappelons-le, s’accumulent dans l’atmosphère sans pouvoir être vite résorbés et sont la cause essentielle du réchauffement. Les conséquences frapperont le monde entier, certes ; mais les mesures internationales, drastiques, qui doivent être prises aujourd’hui risquent de pénaliser certains plus que d’autres. C’est ici qu’apparaît le concept d’injustice climatique.

Si toutes les populations de notre monde sont tenues de réduire leurs émissions, toutes n’ont pas les mêmes possibilités de le faire ; de plus, les pays développés, riches et gros émetteurs depuis le XIXont-ils le droit de demander le même effort aux pays pauvres ? aux pays les plus démunis qui n’émettent quasiment rien ou n’émettent que depuis peu (voir la Chine) ? Parmi les plus vulnérables, il faut compter également les pauvres de […]