J’ai le souvenir de la mort de mon cousin de douze ans. C’était le lendemain de la fête d’anniversaire de mes dix ans. Le jour d’avant, nous avions ri et joué ensemble. Le jour d’après, nous le pleurions !.

Exprimer la tristesse

À cette époque nous avions culturellement l’habitude de mettre, au moins le jour du deuil, des habits noirs ou sombres. On exprimait la mort à travers les vêtements, et tout le monde, dès tout petit, savait ce que cela signifiait.
Quand, enfant, on remarquait que la voisine s’habillait depuis peu en noir, c’était l’occasion de poser la question du « pourquoi » et ainsi de parler « normalement », simplement du aurevoir, de l’adieu (à Dieu), de la mort.
Aujourd’hui, rien ne nous aide dans notre culture, à voir la mort autour de nous, ni à accepter la mort comme un fait dans la vie.

Une tendance à nier la mort

Le plus souvent, les enfants ne participent même plus à l’inhumation d’un proche. On entend souvent : « Inutile de leur faire supporter cette cérémonie », « ils n’ont pas besoin de vivre cela », « trop douloureux pour eux »… Savons-nous réellement ce qu’ils souhaiteraient ?
La tristesse n’est plus exprimée par des habits. Nous essayons de la cacher, de l’effacer, de faire comme si elle n’existait pas. C’est comme si la mort était […]