C’est le temps des vœux ! Que voudrions-nous, les uns pour les autres, et pour le monde ? Pourrions-nous, – et ne serait-ce pas le sens de la prière ? –, purger nos pensées de cet imaginaire d’une vie réussie selon des standards devenus « normaux », mais qui dépassent nos moyens personnels, collectifs, et planétaires, et nous pourrissent la vie ? N’est-ce précisément ce qui entrave nos capacités à vivre heureux, à respecter la diversité créatrice des formes de vie, à rompre avec l’impératif consumériste de tout comparer, de tout choisir, de ce libre-conformisme qui « manage » nos sociétés et jusqu’à notre imaginaire moral ? Et que dire de cette manie d’être protégés, garantis contre tout imprévisible ! Emerson écrivait : « Toute protection contre un mal nous place sous la dépendance de ce mal. »

Autre chose : longtemps il a fallu se battre contre les servitudes, et notamment ce que La Boétie après Luther appelait la servitude volontaire. Ce n’est pas fini. Aujourd’hui, il faut aussi nous battre contre l’exclusion, et ce qui en fait le cœur, l’autoexclusion, la […]