Qui étaient ces deux visages des attentats du 13-Novembre ? Avant les effroyables tueries survenues en 2015, les frères jihadistes avaient une autre vie, rappelle France 2. Vidéo tournée neuf mois avant les attentats à l’appui, ils apparaissent en boîte de nuit à Bruxelles, dansant ou cigarette à la bouche. Ils semblent aimer l’alcool, le rap et les filles, relate France 2. Impliqués dans des affaires de délinquance, ils ont brouillé les pistes pendant plusieurs années. Car rien ne laissait présager la radicalisation des deux frères, Salah Abdeslam et Brahim Abdeslam. “Il n’y avait rien qui me laissait supposer qu’un jour, ils puissent être mêlés à ces attentats”, affirme l’avocat de Brahim Abdeslam entre 2003 et 2015, Me Olivier Martins.

Les frères Abdeslam, dont les parents étaient très discrets, ont grandi à Molenbeek (ouest de Bruxelles) sur une place située face à la mairie. Au deuxième étage d’un immeuble, précise à France 2 Ahmed El Khannouss, ex-adjoint au maire de Molenbeek, qui les a bien connus. “Ils faisaient du sport, participaient à des activités, sortaient en boîte, avaient des copains et des copines. Ils avaient une vie comme n’importe quel jeune de leur âge”, se souvient-il.

Brahim interpellé avant d’être remis en liberté

En 2014, la police belge prend Salah pour un simple petit délinquant. Quatre ans plus tôt, il avait été condamné pour le cambriolage d’un garage. Un coup réalisé alors avec Abdelhamid Abaaoud, l’un des premiers jeunes de Molenbeek à partir combattre en Syrie. Pendant ce temps, les frères Abdeslam tiennent un café, les Béguines, où ils regardent la propagande de Daesh et les vidéos d’exactions de leur ami Abaaoud. D’après Alain Grignard, ex-commissaire de la division antiterroriste belge, les deux frères ne sont pas les seuls à vivre en total décalage avec les idées qu’ils prônent. “Je l’ai vu pas mal de fois dans ma carrière et c’est assez déroutant”, indique-t-il.

Le 27 janvier 2015, l’aîné Brahim se rend à Istanbul. Officiellement, pour profiter. “J’ai pris un hôtel All in à Istanbul et j’y suis resté trois nuits et quatre jours. Ensuite, j’ai voyagé un peu dans la Turquie avec un taxi, je n’ai pas loué de voiture car je n’avais pas de carte Visa. J’ai voyagé entre Istanbul et Bodrum, j’ai fait les magasins et les bars. C’est moins cher là-bas”, décrit le jihadiste aux policiers belges après ce séjour, interpellé avant d’être remis en liberté, selon L’Obs. La réalité est tout autre : durant son voyage, il passe la frontière syrienne et s’entraîne à tirer dans les rangs de l’État islamique. Le 13 novembre, Brahim Abdeslam se fait exploser au Comptoir Voltaire, un bar parisien. Son frère, l’unique survivant du commando macabre, doit à nouveau répondre de ses actes devant la Cour, un mois après le début du procès historique des attentats du 13-Novembre.