Quel est le projet de Dieu pour la femme ? Comment une femme peut-elle manifester la vie abondante offerte en Christ à tous et à toutes ? Je voudrais vous proposer ici que pour devenir une femme en Christ au plein sens du terme :

  • Il faut nous déprogrammer du poids hiérarchique de notre héritage culturel.
  • Il faut lire la Bible d’un regard vrai et attentif.
  • Et il faut suivre Jésus sur le chemin du royaume

C’est tout.

Nous déprogrammer des stéréotypes

Des fois, quand on pose la question de savoir comment une femme peut servir Dieu on entend des réponses comme celle-ci « en devenant épouse et mère au foyer. » Au culte on lui offre un joli bouquet de fleurs le jour de la fête des mères, et on l’invite à animer l’école du dimanche. Souvent cela ne va guère plus loin !

La philosophie grecque a fortement influencé nos sociétés occidentales et nous a légué un portrait de la femme qui nous étouffe. Dans cette philosophie il y a un système de dualités hiérarchiques qui gouvernent tous les aspects de la vie.

  • D’un côté, l’homme – image parfaite de l’être humain – est associé à l’autorité et à l’honneur. Il opère dans la sphère publique et il est actif et s’exprime. l’homme se trouve du côté « esprit ».
  • De l’autre, la femme – image imparfaite de l’être humain – est liée à la soumission et à la modestie. Elle opère dans la sphère privée. Elle est passive et garde le silence. La femme se trouve du côté « corps ».

Pour comprendre le projet de Dieu pour la femme il faut d’abord avoir conscience de ces idées et nous en déprogrammer. Ce n’est pas forcément évident. Au cours des siècles, notre société s’est laissé imprégner par cette façon de penser. Les théologiens ont aussi été influencés par cet héritage. Programmés malgré eux, ils cherchaient à confirmer ces stéréotypes par les textes bibliques. Qu’on le veuille ou non, nous sommes les héritiers et héritières de leurs fausses interprétations.

Lire la Bible avec un regard déprogrammé

La Création

On s’approche des Écritures les yeux plus ouverts à partir du moment où on se laisse déprogrammer de ces stéréotypes. On voit tout de suite que la femme au plein sens du terme, est à la fois, différente de l’homme et son égale. Dieu la crée parfaite à son image. Il la place dans un jardin où il n’y a ni public ni privé : comme l’homme, la femme est active dans le monde, où Dieu la met.

Elle est forte. Lorsque Dieu annonce que la femme sera l’aide de l’homme, il emploie le mot hébreu – ezer. Ce mot parait ailleurs dans l’Ancien Testament, notamment dans les psaumes pour parler de l’action de Dieu : Dieu est mon aide. Ce mot a le sens de la grande force, et nous éloigne tout de suite du portrait stéréotypé de la petite assistante.

Pourtant, tout change lors de la chute : la dualité hiérarchique – pour ne pas dire, la division – vient perturber cette relation homme-femme. L’égalité dans la différence disparait. L’homme domine sur la femme. La femme souffre. Dysfonctionnelle, cette nouvelle relation homme-femme nous offre l’expression du péché. La femme au plein sens du terme, s’y éteint.

Le ministère de Jésus

Manifester les valeurs du Royaume de Dieu

C’est Jésus qui restaure la femme ainsi que la relation de celle-ci avec l’homme. Selon les évangiles, la femme au plein sens du terme est disciple de Christ, appelée à manifester abondamment les valeurs du Royaume de Dieu : la foi et la fidélité ; l’amour et l’espérance.

En invitant les gens à le suivre, Jésus ne propose pas aux hommes d’imiter une moitié de ses qualités et aux femmes d’en imiter l’autre moitié !

Il ne dit pas aux hommes de le suivre et aux femmes de rester chez elles ! Celles-ci, comme ceux-là, sont appelées à suivre Jésus complètement, jusqu’au bout, même à la croix. Il n’y a qu’une seule vocation commune : celle d’imiter Jésus.

Contrairement à beaucoup de nos Églises qui veulent toujours définir la femme en tant que mère-épouse, Jésus parle à peine de la situation de famille des femmes.

Selon les évangiles, Jésus ne fait l’éloge ni du mariage, ni, d’ailleurs, du célibat. Jésus parle de la vie du Royaume. Il ne dit ni à Marthe ni à Marie d’aller chercher un époux : au contraire, il affirme le droit de Marie d’être assise à ses pieds. Il ne dit jamais à la femme guérie des pertes de sang, « Maintenant tu peux avoir des enfants ». Non, il l’encourage pour sa foi.

Prendre la parole

La femme en Christ au plein sens du terme prend la parole. Loin d’être soumises et silencieuses, les femmes des évangiles sont dynamisées par leur relation avec Dieu et s’expriment d’une façon bien assurée. La jeune Marie entre en débat avec l’ange Gabriel et elle est prise au sérieux. La cananéenne refuse carrément de se taire. Si les apôtres ne veulent pas l’écouter, Jésus lui tend l’oreille et finit par changer d’avis. Et surtout, n’oublions pas les femmes chargées au tombeau vide d’annoncer la résurrection !

Paul

Les épitres sont également peuplées de femmes qui prennent la parole. Ce sont des enseignantes et prédicatrices dont les rôles tranchent avec les stéréotypes traditionnels. A côté des hommes, ces femmes telles que Junia et Priscille, exercent leur ministère pastoral dans le corps du Christ sous l’autorité de Dieu. Si vous avez envie de découvrir plus à ce sujet, n’hésitez pas à fouiller les nombreux articles du blog Servir Ensemble. Allez-y. Vous ne serez pas déçu.

Pratiquer la soumission mutuelle

Selon Paul, la femme au plein sens du terme doit, c’est vrai, garder une de ses qualités traditionnelles : celle de la soumission. Mais quand l’apôtre parle de la soumission de la femme c’est dans un contexte complètement différent : celui de la soumission mutuelle. Paul se fait l’écho de l’enseignement de Jésus. Hommes et femmes sont tous et toutes appelés à imiter Jésus, le parfait serviteur de Dieu, qui est venu non pour être servi mais pour servir : Si quelqu’un veut être grand parmi vous, avait dit Jésus, qu’il soit votre serviteur (Marc 10 : 43).

Renouvelés en Christ, les membres de son corps ne sont plus sous l’emprise des effets de la chute. La femme chrétienne se trouve donc à côté de l’homme dans une relation de soumission mutuelle qui restaure l’égalité.

Conclusion

Comment habiter pleinement le projet de Dieu en tant que femme ? Comment manifester la vie abondante que Christ nous offre ?

Il s’agit tout simplement de suivre Christ au sein d’une Église prête à se déprogrammer d’un faux système de valeurs absentes de l’enseignement de Jésus.

L’homme et la femme ne sont pas appelés à devenir de plus en plus différents l’un de l’autre en devenant « parole et autorité » d’un côté et « silence et soumission » de l’autre. Ils ne sont pas non plus appelés à se ressembler, du pareil au même. Disciples tous les deux, ils sont invités à ressembler de plus en plus à Christ. Réconciliés en lui pour le servir ensemble dans la soumission mutuelle, ils seront comblés des grandes richesses que Dieu réserve pour eux.

Coproduction : Regards protestants – Regards protestants/ Servir ensemble – servirensemble.com
Intervenante : Mary Cotes