Chers frères et sœurs, la « Tour de Babel » n’est pas un mythe. Pour être plus précis, à la manière de tous les mythes qui sont des récits écrits pour nous faire découvrir des aspects de la vie qui ne sont pas visibles à l’œil nu, l’épisode de la « Tour de Babel » parle de la vie non pas telle qu’elle a pu être dans des temps immémoriaux, mais telle qu’elle est, aujourd’hui encore.

La « Tour de Babel » n’est donc pas simplement un récit venu de l’Orient car, la « Tour de Babel », est à notre porte, à une bonne heure de voiture en direction des Pyrénées. La « Tour de Babel », voilà comment était nommé le camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées Orientales, au milieu du siècle dernier. Aujourd’hui, on y trouve un mémorial que l’architecte Rudy Ricciotti a pensé de telle sorte qu’il nous plonge dans les entrailles de la désolation tout en produisant un béton chaleureux qui déclare que la douceur est néanmoins possible dans un lieu qui n’a pas été pensé pour encourager l’humanité.

Au printemps 1941 on y comptait 16 nationalités ; près de 9 personnes sur 10 étaient des étrangers. 55% d’espagnols, 15% d’allemands, 10% de polonais. Pourquoi des allemands et des polonais dans des camps, en France, dans les années 40 ? Mais parce qu’ils étaient juifs. 40 % des personnes internées au camp de Rivesaltes étaient juives ; 7 étaient tziganes. Entre janvier 1941 et novembre 1942, 17.500 personnes passeront par le camp de Rivesaltes. Revenons un instant en arrière pour mieux connaître l’histoire de ce lieu.

Le 12 novembre 1938 est promulgué le décret relatif à […]