La stérilité d’Anne : un obstacle surmonté par la foi

Samuel est le prophète qui a marqué l’histoire d’Israël en oignant les deux premiers rois, Saül et David. Mais l’histoire de Samuel commence bien avant sa naissance, avec sa mère Anne, qui est stérile. Anne, la femme d’Elkana, souffre profondément de cette condition. À cette époque, la stérilité est perçue comme une malédiction, et Anne est affligée par l’absence d’enfants, ce qui la place dans une situation de grande détresse.

Chaque année, Elkana et sa famille se rendent au sanctuaire de Silo pour offrir des sacrifices à l’Éternel. Elkana aime Anne malgré sa stérilité et lui donne une part double des offrandes, ce qui montre son soutien et son amour. Cependant, la rivalité avec Pennina, l’autre femme d’Elkana, exacerbe la souffrance d’Anne. Pennina, qui a des enfants, ne cesse de se moquer d’Anne, ajoutant à son chagrin. « Pourquoi pleures-tu ? Ne vaut-je pas mieux que dix fils ? » demande Elkana à Anne, tentant de la consoler, mais Anne reste inconsolable.

La prière fervente d’Anne et la promesse à Dieu

Dans sa douleur, Anne se tourne vers Dieu avec une prière fervente. Au sanctuaire, elle prie en silence, ses lèvres bougeant sans émettre de son. Le prêtre Eli, observant cette scène, pense qu’elle est ivre et lui demande de quitter le temple. Anne lui explique qu’elle n’est pas ivre mais qu’elle verse son âme devant l’Éternel. « Je suis une femme à l’esprit affligé, » dit-elle, expliquant que c’est son chagrin et sa douleur qui la font prier ainsi. Touché par ses paroles, Eli lui répond : « Va en paix, et que le Dieu d’Israël te donne ce que tu lui as demandé. »

Anne fait une promesse audacieuse à Dieu : si elle reçoit un fils, elle le consacrera à l’Éternel pour toute sa vie. Dieu entend sa prière, et Anne devient enceinte. Elle donne naissance à un fils et l’appelle Samuel, signifiant « demandé à Dieu ». Elle tient sa promesse et, après avoir sevré Samuel, elle le conduit au sanctuaire de Silo et le confie à Eli pour qu’il serve l’Éternel. « C’était en vue de ce garçon que je priais, et l’Éternel m’a donné ce que je lui demandais, » dit-elle à Eli, marquant ainsi le début de la vie prophétique de Samuel.

Le cantique d’Anne : Une prophétie et une louange

Florence Blondon évoque ensuite le cantique d’Anne, un poème magnifique qui exprime sa gratitude et sa foi. Ce cantique, situé dans le deuxième chapitre du premier livre de Samuel, est une louange à la puissance et à la justice de Dieu. Anne y célèbre la bonté de l’Éternel qui élève les humbles et renverse les puissants. « Mon cœur exulte en l’Éternel, ma force s’est élevée par l’Éternel, » proclame-t-elle, en reconnaissance de la miséricorde divine.

Le cantique d’Anne est également prophétique. Elle parle de l’avenir glorieux de son fils et du rôle central de Samuel dans l’histoire d’Israël. « Il donnera la puissance à son roi, et il relèvera la force de son messie, » annonce-t-elle, préfigurant ainsi la venue du Messie. Anne est vue comme une figure prophétique, anticipant les actions de son fils et le futur de la royauté en Israël. Son cantique est repris en partie par Marie dans le Magnificat, soulignant les liens entre Anne et Marie et leur rôle dans l’histoire de la rédemption.