Le théologien protestant Antoine Nouis se penche sur la complexité de la vie après la mort telle qu’elle est décrite dans la Bible. Il existe un mystère inhérent à la mort. Le philosophe Épicure, suggère qu’il est impossible de comprendre la mort puisqu’on ne peut pas parler de ce que l’on n’a pas vécu. Cela crée un paradoxe : tant que nous sommes en vie, nous ne pouvons pas envisager la non-existence ; et une fois que nous sommes morts, nous ne pouvons pas partager cette connaissance. Cette limitation conduit à une ambivalence dans la pensée humaine sur la mort.

Antoine Nouis note que la Bible présente une double perspective sur la vie après la mort. D’une part, elle introduit le concept de Shéol, un lieu associé à la mort où la présence de Dieu est notablement absente. Cette idée est reprise dans plusieurs psaumes, qui expriment la conviction que la louange ne peut exister dans le royaume des morts. La vision biblique associe souvent la mort à un retour à la poussière, soulignant la nature transitoire de la vie humaine. Cependant, un fil conducteur contrasté émerge dans les Écritures, qui offre de l’espoir – en particulier dans l’histoire de Job, qui, malgré ses souffrances, déclare sa foi en un Rédempteur qui le rétablira après la mort.

Antoine Nouis oppose les croyances des sadducéens et des pharisiens à l’époque de Jésus. Les sadducéens, qui adhéraient strictement à la Torah, rejetaient la notion de résurrection et de vie après la mort, estimant que la vie se terminait avec la mort. En revanche, les pharisiens ont adopté une interprétation plus large de l’Écriture qui inclut l’espoir d’une existence continue avec Dieu après la mort. La résurrection du Christ devient un moment charnière dans ce paysage théologique, affirmant la croyance en la victoire sur la mort et remodelant la compréhension de la mortalité pour les croyants. 

Tout en reconnaissant l’existence d’expériences spirituelles liées aux défunts, Antoine Nouis met en garde contre les dangers de la nécromancie et insiste sur l’interdiction biblique de consulter les morts. Il encourage plutôt à se concentrer sur les vivants et sur l’espoir offert par la foi, invitant à réfléchir à la manière dont les expériences spirituelles devraient conduire à la vie plutôt qu’à la fixation sur la mort.

Coproduction : Fondation Bersier – Regards protestants / Réforme – reforme.net
Réalisation : Horizontal pictures
Intervenant : Antoine Nouis