L’impact du mal et le sacrifice

On aspire tous à vivre dans un monde où les gens sont bons, où ils vivent dans la paix en manifestant l’amour et la justice. Cependant, un problème demeure : il y a comme une force qui nous pousse à détruire et ravager le monde dans lequel nous vivons. Cette force, appelée le mal, endommage les choses à au moins deux niveaux. Il y a la conséquence directe de notre mal, comme lorsqu’un individu vole un autre, créant une situation d’injustice. Mais il y a aussi la conséquence indirecte, qui est que ce vol gâche la relation en empoisonnant le cadre dans lequel elles évoluent, générant méfiance et blessures émotionnelles.

Beaucoup de gens pensent que si Dieu est bon, il devrait éradiquer le mal du monde. Mais le mal que nous voyons à l’extérieur n’est que le reflet du mal en nous. Nous avons tous contribué et continuons à entretenir ce mal, ce qui nous emprisonne dans un cercle vicieux. Si Dieu veut anéantir le mal de ce monde, cela signifie qu’il nous anéantira par la même occasion. Mais Dieu est si bon qu’il va débarrasser le monde du mal sans détruire l’humanité.

Le récit biblique inclut dès le départ la pratique des sacrifices d’animaux, un symbole très fort illustrant la justice et la grâce de Dieu. Pour les Israélites, en tant que contributeurs du mal, leur vie devait être vouée en même temps que ce mal, mais Dieu permettait que la vie de cet animal serve de substitut. Le mot employé dans la Bible est expiation, qui signifie racheter la mort de quelqu’un. Mais ce rituel comprenait une deuxième partie : le mal cause aussi des dommages relationnels, assimilés à une forme de pollution qui souille le territoire. Les prêtres devaient donc symboliquement nettoyer tout vandalisme en aspergeant le sang des animaux dans différents endroits du temple. Le sang des animaux servait de nettoyant symbolique pour éliminer les conséquences indirectes du mal.

La purification et la promesse de Jésus

Ce principe s’appelle la purification dans la Bible, rendant ainsi le temple et l’ensemble du territoire des espaces où Dieu et son peuple peuvent cohabiter en paix. Ainsi, par ce rituel, la relation entre Israël et Dieu est rétablie. Les Israélites expérimentaient l’amour et la grâce de Dieu, et ce pardon devrait idéalement les pousser à manifester à leur tour l’amour et la grâce. Cependant, le prophète Isaïe s’étend longuement sur la question en disant que les sacrifices continuels des Israélites ne servaient plus à rien car le peuple continuait à commettre des iniquités et à négliger les pauvres et les opprimés.

Isaïe attendait avec impatience la venue d’un nouveau roi issu de la lignée de David qui triompherait du mal. Ce roi allait prendre la forme d’un serviteur, non seulement en servant mais aussi en souffrant et en offrant sa vie en sacrifice pour le mal commis par son propre peuple. Jésus est présenté comme le roi d’Israël souffrant et mourant sur la croix. Jésus lui-même cite Isaïe en disant qu’il est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. Le mot rançon équivaut à rachat effectué par le sacrifice d’expiation. La mort de Jésus est soulignée comme un sacrifice expiatoire pour notre compte, couvrant la dette que les humains avaient envers Dieu pour avoir nourri le mal et la mort dans son monde.

La victoire de Jésus sur la mort

Les auteurs du Nouveau Testament s’accordent à dire que la mort de Jésus est source de purification. Le sang de Jésus symbolise sa vie et sa capacité à nettoyer le vandalisme que le mal a causé en nous et autour de nous, nous permettant de vivre désormais en paix avec Dieu. C’est là le véritable sens de la mort de Jésus. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le Nouveau Testament soutient que la mort de Jésus n’était pas définitive, étant ressuscité d’entre les morts. Jésus est le sacrifice qui a dépouillé la mort et le mal de leur pouvoir. Il vit à jamais pour offrir sa vie à quiconque le souhaite. Il est le sacrifice parfait préfiguré par tous les sacrifices précédents.

Les premiers chrétiens ont cessé de pratiquer le rituel du sacrifice d’animaux, mais ils pratiquent de nouveaux rituels enseignés par Jésus. Le premier est le baptême, une manière personnelle de prendre part à la mort et à la résurrection de Jésus. Le deuxième rituel est la sainte cène, commémorant le dernier repas de Jésus avec ses disciples, où il sert du pain et du vin pour symboliser sa mort imminente. Ces rituels rappellent l’amour de Dieu et incitent à mener une vie empreinte d’amour et de grâce. Ils connectent à une nouvelle source de vie, car la puissance qui a ressuscité Jésus est capable d’anéantir le mal dans nos vies et de faire de nous des personnes empreintes d’amour et de paix.

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