Le serpent dans le jardin d’Éden

Au début de la Bible, Adam et Ève sont dans le jardin d’Éden et tout dans ce jardin est splendide. Chaque chose est à sa place sauf cet arbre dont Dieu leur interdit de manger le fruit car il représente un danger mortel pour eux. C’est aussi simple que ça : évitez de manger le fruit de cet arbre et tout ira bien.

En effet, ça semble simple jusqu’à l’apparition du serpent dans ce jardin, qui se met à raconter une autre version de l’histoire. Il prétend que le fait de manger le fruit de cet arbre ne tuera pas les humains, bien au contraire, ils deviendront comme Dieu. Adam et Ève l’ont cru et en ont mangé. Résultat, la plénitude qui se dégageait du jardin a littéralement laissé place au mal et la mort s’est invitée dans le monde parfait de Dieu. Au fait, pourquoi laisser ce serpent parlant dans le jardin ? Enfin, c’est quand même un gros problème.

Le plus étrange est que la Bible ne mentionne pas pourquoi ni comment ce serpent a fait pour se retrouver là. Elle présente juste le serpent comme une créature en rébellion ouverte contre Dieu, qui incite les autres à douter de la bonté de Dieu en les détournant vers la voie de la mort. Ainsi, peu importe ce que représente le serpent, il est la source du mal qui pervertit notre monde et nos vies encore aujourd’hui.

La promesse du rédempteur

Mais tout n’est pas perdu car dans cette même histoire, Dieu fait à Adam et Ève cette promesse qui suscite énormément d’espoir, en disant que dans l’avenir, un fils d’Ève viendra. Ce gars va arriver, il va écraser la tête du serpent pour détruire le mal à sa racine, mais au cours de ce combat, le serpent lui mordra le talon. Donc c’est une sorte de destruction mutuelle. C’est cette belle promesse que Dieu fait. Quoique très étrange, on n’en entend pas parler jusqu’au temps fort suivant de l’histoire, où Dieu sélectionne ce gars nommé Abraham et dit qu’à travers sa famille, la plénitude et la bénédiction seront restaurées à toutes les nations du monde.

En retraçant cette lignée familiale, on tombe sur l’un des arrière-petits-fils d’Abraham, dénommé Judas. Il a reçu cette promesse qu’un roi issu de sa descendance sera établi sur le monde entier. Il instaurera la paix et l’harmonie ainsi qu’une ère de prospérité qui verra une abondance de nourriture, de lait et de vignobles. Tout sera génial en somme. Le tout premier roi de la lignée de Judas qu’on découvre est le roi David. C’est un héros, il est sans doute celui qui doit écraser le serpent. Mais il se trouve que David est atteint de ce même mal qui ronge le reste de l’humanité. Il n’a pas écrasé le serpent, ce serait plutôt l’inverse.

L’attente du roi promis

Dieu promet tout de même à David que ce roi proviendra de sa descendance, mais l’histoire des descendants de David révèle une succession de choix insensés qui, d’une génération à l’autre, cèdent aux poisons du serpent et s’adonnent au mal. Ils s’enfoncent dans une quête perpétuelle d’argent, de sexe, de pouvoir et même d’autres dieux. Les choses vont de mal en pis au point qu’ils entraînent le peuple d’Israël dans une chute qui se soldera par leur déportation par le grand méchant empire babylonien. À ce stade, il n’y avait même plus de roi pour accomplir la promesse, ce qui semble compromettre l’ensemble du plan.

Et pourtant, même dans ces heures sombres, il y avait une catégorie d’hommes audacieux appelés prophètes. Ils n’arrêtaient pas de parler de ce roi qui allait venir, en nous rappelant la promesse de son avènement, de son triomphe sur le mal et de sa restauration du jardin. Il y a même un prophète en particulier, Ésaïe, qui nous précise clairement pourquoi ce roi se fait mordre. Ésaïe dit que le roi premier sera meurtri à cause du mal dans lequel l’humanité s’est plongée. Il meurt de ses blessures, mais à la surprise générale, il se relève. Ésaïe souligne qu’après avoir souffert de cette blessure, il est désormais habilité à être une source de guérison pour les autres.

Sauf que l’Ancien Testament s’achève sans qu’apparaisse le roi tant attendu pour écraser le serpent. C’est pourquoi le Nouveau Testament commence par nous présenter Jésus de Nazareth, en mettant l’accent sur le fait qu’il n’est pas un être quelconque, car il est bien celui qui vient accomplir les promesses spécifiques faites depuis l’Antiquité. Oui, on apprend qu’il est issu de la lignée de David, de Judas et d’Abraham, et il parcourt tout Israël en annonçant que la plénitude du royaume de Dieu est arrivée. Il commence à s’attaquer aux conséquences du mal en guérissant les gens, en pardonnant leurs péchés et en les libérant du mal qu’ils avaient commis.

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