La société multiculturelle selon Paul

Paul propose une Église composée de personnes aux cultures variées, chacune apportant sa propre manière de vivre et d’exprimer sa foi. Selon le pasteur James Woody, cette diversité ne signifie pas uniformité mais cohabitation harmonieuse. « Une Église multitude signifie une Église où coexistent une multitude de personnes singulières, différentes les unes des autres sans que l’une ne prévale sur l’autre, » explique Woody. Cette approche valorise la coexistence de croyances bien affirmées et de fois balbutiantes, voire hésitantes.

Woody rappelle que cette diversité doit inspirer non seulement les paroisses mais aussi toutes les autres formes de société auxquelles nous appartenons. Il invite à réfléchir sur ce qui fait une société et comment la vision de Paul peut aider à créer des communautés plus inclusives et respectueuses des différences individuelles.

Conflits et cohabitation dans l’Église

James Woody aborde également les tensions qui peuvent surgir au sein des communautés religieuses. Il utilise l’exemple de la communauté de Rome, où un conflit est né au sujet de la manière de célébrer le Carême. Certains membres pensaient que le Carême devait être une période de jeûne pour faire plus de place à la Parole de Dieu, tandis que d’autres croyaient qu’il fallait bien se nourrir pour être en forme à Pâques. « Paul renvoie les clans dos à dos, affirmant que personne n’a raison contre l’autre et que les deux attitudes peuvent coexister tant que chacun agit pour de bonnes raisons, » souligne Woody.

Il insiste sur l’importance de ne pas imposer une uniformité des pratiques et des croyances au sein de l’Église. Il fait référence au théologien protestant Søren Kierkegaard, qui critiquait la tendance à remplacer la conjonction de coordination « et » par « ou » là où il faudrait encourager la diversité. Selon James Woody, une église doit favoriser non seulement le respect des personnes mais aussi l’épanouissement de leur personnalité unique.

Une finalité extérieure à nous-mêmes

Il met en lumière l’idée paulinienne que la finalité de notre existence est extérieure à nous-mêmes. « Nul ne vit pour lui-même et nul ne meurt pour lui-même, » cite James Woody, expliquant que cette perspective écarte toute approche égoïste de la vie chrétienne. Il souligne que notre raison d’être est dirigée vers le service de Dieu et de la communauté. Cette vision théologique implique que les choix de vie doivent être guidés par des finalités extérieures et altruistes.

Cette finalité extérieure donne un sens profond à nos actions et à notre manière de vivre. « Le royaume de Dieu n’est pas le manger ni le boire mais la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit, » rappelle James Woody, citant Paul.

Prédication du dimanche 19 février 2023 au temple de la rue de Maguelone (Montpellier).