Pénurie, sites libérés, et pourquoi pas levée de l’état de siège et envoi des troupes ? Un vocabulaire guerrier a fait sa réapparition, pour parler des blocages des raffineries et des dépôts pétroliers. La peur rôde, il faudrait se ruer sur les pompes, ce que je me refuse de faire, comme, en septembre 2001, à Washington, je n’ai pas voulu céder à la psychose et stocker bouteilles d’eau et paquets de sucre dans mon basement (sous-sol). Mais c’est facile à écrire, quand on habite dans une région si bien équipée en transports en commun. Et je comprends la rage de ceux qui, leur voiture en rade, se sentent pris en otages par des syndicalistes eux-mêmes exaltés.

Or, on le sait, ces actions hypermédiatisées n’ont plus rien à voir avec leur point de départ : la loi Travail. Non, il s’agit désormais d’un bras de fer entre le gouvernement et la gauche de sa gauche. Une épreuve de force dont ne sortiront que des perdants-perdants. […]