La première partie de l’exposition présente des panneaux sur l’histoire du méthodisme, gentiment prêtés par le musée du protestantisme du Poët-Laval pour une exposition qu’il avait montée en 2003. Ce mouvement du « Réveil » fondé par les frères, pasteurs anglicans, John et Charles Wesley au XVIIIe siècle donne plus d’importance à la conversion personnelle, l’action sociale éducative et sanitaire envers les pauvres, la lutte contre l’esclavage. Les missionnaires arrivent en France à la fin du XVIIIe siècle par les îles anglo-normandes, fondent les premières écoles du dimanche et se répandent par la pratique de l’évangélisation itinérante, souvent bien accueillis par les pasteurs réformés. La branche américaine épiscopale du méthodisme se développa de façon indépendante, se démarquant de l’anglicanisme après la guerre d’Indépendance, nommant des évêques, fondant de nombreuses écoles, collèges et Églises outre-Atlantique, puis envoyant des missions dans le monde entier, particulièrement en Asie et en Afrique.
Une mission méthodiste épiscopale s’organise en France dans les années suivant les lois de 1905 ; elle s’investira dan une grande action dans l’immédiat après-guerre en un Comité de secours et de reconstruction en France doublé d’une Fondation du Foyer retrouvé prenant en charge les orphelins de guerre dans des foyers écoles où ils bénéficient d’une éducation chrétienne doublée d’une formation pratique qui leur permette de s’épanouir. À Château-Thierry, région dévastée, où les soldats américains avaient remporté au prix de plusieurs milliers de morts la bataille décisive de Bois Belleau, la mission transforma un ancien hôtel en Methodist-Memorial, dédié à la mémoire des soldats américains morts sur le sol français lors de la Première Guerre mondiale et au service de la population meurtrie.
De 1919 à 1930, elle investit des moyens considérables pour oeuvrer à la reconstruction morale et éducative des enfants de Château-Thierry : « L’aide se porta sur les bébés et les jeunes Français qui prendraient la place du million 700 000 hommes tués dans la guerre ». À la manière des Foyers de jeunes gens, UCJG et UCJF, de vastes pièces étaient dévolues à des lieux de sociabilité, bibliothèques pour adultes et enfants, salon de musique, salle des fêtes. Différentes pièces accueillaient quotidiennement une moyenne de plus de cent jeunes : une crèche pour les bébés, une garderie après l’école et pendant les vacances, afin que les mères puissent travailler, une surveillance médicale de nourrissons et, selon les âges, des cours d’anglais, de sténodactylo, couture, modelage, dessin, sciences domestiques et gymnastique rythmique dispensés gratuitement. Éclaireurs et louveteaux, petites ailes et éclaireuses complétaient le programme destiné à développer la personnalité de ces enfants dont les familles avaient été durement touchées par la guerre, dans un esprit d’amitié et d’entraide, leur donnant le maximum d’atouts pour s’intégrer dans la société.
Du 22 mai au 9 juin 2019, tlj de 11 à 18h, puis sur rendez-vous.