Quand j’entends l’expression « leader charismatique » à propos d’une personnalité de l’Église, je suis mal à l’aise. Serait-ce mon vieux fond anabaptiste… ? Mais, dans mes lectures, je note aussi que célébrité ne rime pas forcément avec authenticité évangélique.
Former des disciples ou des leaders ?
Christopher Wright, directeur de Langham Partnership, écrivait en 2015 à propos des leaders chrétiens : « Les Églises aiment se donner des dirigeants populaires, célèbres, pour pouvoir se vanter des retombées de gloire de leur renommé pasteur. C’est comme ça que l’idolâtrie du succès et de la célébrité peut devenir un cercle vicieux, sorte de connivence réciproque entre l’ambition d’autoglorification du leader et les fanfaronnades d’autosatisfaction de ceux qui le suivent. »
Wright le souligne : dans l’Église, le processus de formation semble plus axé sur la formation des leaders que sur celle des disciples. Pour lui, selon les Écritures, la priorité est de faire des disciples. Il incombe ensuite, parmi ceux qui montrent toutes les qualités du disciple, de reconnaître qui aura les qualités de leader. Toute autre démarche conduit à suivre les modèles de leadership du monde, alors que Jésus avait veillé à mettre ses disciples en garde. […]