Origine
Ils doivent leur nom à Menno Simons (1496-1561), un ancien prêtre hollandais qui organise et structure le mouvement après des années de persécution pour le refus du baptême des enfants et de l’autorité religieuse confiée au conseil de la ville. Tout commence à Zurich en Suisse vers 1520. Un désaccord éclate autour du réformateur Zwingli et oppose deux groupes. Le premier qui, avec le réformateur Zwingli, soutient l’ingérence des autorités civiles dans les affaires de l’Église et le second, s’appuyant sur une certaine lecture de l’Évangile, plaide pour la séparation de l’Église et de l’État et prône le baptême des croyants tout en refusant le baptême des petits enfants. Le 21 janvier 1525, Conrad Grebel, un des responsables du groupe opposé à Zwingli, pratique le baptême d’adultes et scelle la rupture avec ce dernier. L’histoire retiendra de ce premier baptême d’adulte le nom d’anabaptistes ce qui signifie ceux qui rebaptisent.
Les grands principes des mennonites
Les mennonites insistent sur :
- l’autorité de l’Écriture,
- l’adhésion volontaire et consentie à Jésus-Christ et à l’Église,
- le baptême sur profession de foi et engagement personnel,
- une organisation collégiale de l’Église,
- la non-violence et l’engagement pour la paix,
- la non-ingérence de l’État dans les affaires de l’Église,
- le refus de prêter serment et de porter les armes.
Les mennonites en France
En France, on compte environ 2 100 membres qui se répartissent dans 32 Églises locales regroupées dans l’Est, en Alsace et dans l’aire urbaine de Belfort-Montbéliard. Trois Églises sont implantées en Île-de-France. Dans le monde, ils sont 1,7 million répartis sur cinq continents : Asie, Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Afrique. Les Églises locales sont autonomes dans leur organisation et leur vie communautaire. Un collège d’anciens élus par l’ensemble des membres assure la responsabilité spirituelle de chaque Église. Quelques communautés ont des pasteurs rémunérés. D’autres sont animées par des laïcs bénévoles. Les femmes commencent à accéder au ministère pastoral. Les modes de vie des mennonites ont beaucoup changé ces dernières décennies. Ils se sont intégrés à la société moderne, abandonnant petit à petit le costume strict des amishs. Autrefois attachés au travail de la terre et à une vie simple, aujourd’hui, ils ne vivent plus forcément entre eux et leurs enfants ne travaillent pas tous dans l’agriculture. Les mennonites restent cependant encore fermement attachés à certaines valeurs, comme le mariage, l’interdiction du port d’armes ou le dévouement à la communauté.