Ancienne enseignante dans le primaire, dans la formation pour adultes et à l’université, Sylvie Michel avait toujours rêvé de créer une structure d’aide aux enfants en difficulté. En 2019, la mise en place d’un ministère de diacre au sein de la paroisse de Colmar a permis de faire de ce souhait une réalité. Grâce à l’engagement des paroissiens. Arrivée en 2001 à Colmar après être passée par Paris – où elle découvre l’Église réformée de France – puis Bourges – où on lui demande de prêcher en l’absence de pasteur –, cette sexagénaire s’implique immédiatement dans la paroisse de Colmar puis dans le consistoire. Un double sacerdoce porte sa vie au quotidien : son engagement au sein de l’Église, et son métier de professeur auprès d’enfants en difficulté.

Une large mobilisation

En 2017, un projet lui offre l’opportunité de réunir ses deux missions en une. « Le pasteur Thierry Mulhbach et quelques paroissiens voulaient relancer une action diaconale qui existait dans la paroisse Saint-Jean il y a une trentaine d’années, détaille-t-elle. La vocation première de cette paroisse était d’apporter un témoignage de l’Évangile par la diaconie au sein du quartier Europe », aujourd’hui classé prioritaire de la politique de la Ville.

Cette action prend la forme d’un accompagnement à la scolarité, animé par quatre paroissiens. « Lors des premières inscriptions, il y avait neuf enfants, aujourd’hui, il y en a plus de quarante », se réjouit Sylvie Michel. L’engagement des bénévoles fait rapidement boule de neige. « Toute la communauté s’est mobilisée », se souvient l’ancienne enseignante. Une communauté soudée par des projets touchant les trois lieux de cultes colmariens. L’inspection de Colmar s’engage à son tour et demande à l’Uepal l’ouverture d’un poste de diacre pour soutenir cette action, rattachée finalement à l’association protestante d’éducation populaire Campus sous le nom d’Asco. « C’est vraiment un projet qui est parti de la base, du terrain, pour être reconnu par les instances », explique Sylvie Michel.

En tant que diacre, Sylvie Michel travaille aujourd’hui à mi-temps comme cheffe de projet Asco Campus, et à mi-temps en paroisse où elle anime des cultes. Le projet né à Saint-Jean est aujourd’hui reconnu comme Clas (contrat local d’accompagnement à la scolarité) par la Caf, ce qui a permis de recruter une animatrice. Sylvie Michel pense assumer cette fonction encore quelques années. « J’irai le plus loin possible pour être sûre, en partant, de laisser une structure solide et pérenne derrière moi, expose-t-elle. J’ai la chance d’être à la mise en œuvre d’un projet porté largement. Je me sens privilégiée. »