Sous la direction de Lucie Berger (1836-1906), le Collège, alors appelé Le bon pasteur, du nom de  l’ancien couvent racheté par les Diaconesses de Strasbourg, ouvre ses portes il y a 150 ans. Sans diplôme, sans instruction particulière et sans pour autant enseigner, Lucie Berger montrera de grandes qualités pédagogiques et sera l’âme de l’école. Madeleine Cohn-Hoeffel, élève à la fin du XIXe siècle, écrit à son sujet : « Professeurs et élèves la révéraient presque comme une sainte. Peut-être en était-elle une, car l’atmosphère qu’elle créait autour d’elle touchait au sublime. Avec cela, elle restait toujours simple, chaleureuse et naturelle. Elle aimait la joie et le rire des enfants et surtout leurs chants. »

Dès sa création, l’objectif de l’école était l’instruction et l’éducation des jeunes filles de la classe moyenne pour leur permettre d’acquérir une culture générale avec un enseignement manuel et ménager. Une innovation pour l’époque. Les méthodes pédagogiques devaient viser à former la personnalité des élèves, les enseignantes et enseignants s’adressaient ainsi autant à l’intelligence qu’au cœur.

Du bon pasteur au Gymnase Lucie Berger

En 1871, 16 élèves sont inscrites au Collège. Cinq ans plus tard, elles sont 250. Aujourd’hui, l’établissement compte plus de 800 élèves. Le Collège Le bon pasteur, ne portera le nom de Lucie Berger qu’après la Grande Guerre, en 1919. Il deviendra Le Gymnase Lucie Berger, en juin 2006 lorsqu’est créé le Conseil protestant de l’éducation de Strasbourg par l’Établissement des Diaconesses et la Fondation Haute-École. Ce Conseil gère le projet éducatif de l’établissement Le Gymnase, situé d’une part sur le site de Lucie Berger pour les classes allant de la maternelle à la classe de 5e et d’autre part sur le site de Jean Sturm pour les classes de 4e à la Terminale.

Le Collège Lucie Berger n’en est pas à sa première association avec Le Gymnase Jean Sturm. Dans les années 1920, le Collège prépare les élèves au baccalauréat, et les résultats sont bons grâce à une collaboration entre les deux établissements. Dans un témoignage laissé par Lucie Pont, alors directrice, on apprend que « la proportion des élèves reçues au baccalauréat ne descendait pas au-dessous de 80% et a connu 100% pour la première fois en 1927 et plusieurs fois par la suite…»

Dans un entretien donné au Messager Évangélique, en 1971, pour le centième anniversaire du Collège, à la question portant sur la différence entre établissement scolaire public et établissement privé, Émile Rouverand, directeur d’alors, répondait : « Je pense que la seule grande différence peut se résumer en une intention manifeste et explicite de reconnaître, au sein du Collège, la seigneurie de Jésus-Christ et de maintenir vivante la devise jadis gravée au fronton de la porte de l’externat : Ora et labora – prier et travailler. »

Pour marquer le 150e anniversaire de l’établissement, des ateliers, animations et allocutions à destination des élèves, professeur.e.s et personnels se tiendront tout au long de la journée du vendredi 15 octobre. Informations et contact : Eloi Lobstein – eloi.lobstein@legymnase.eu.