Bien que voisines, les paroisses de Levallois, l’Étoile et Neuilly ont fait des choix différents pour s’adapter aux besoins de financement de leurs actions d’entraide.
Rassembler la paroisse
Pour répondre au besoin de rencontre des paroissiens après la période du masque, les équipes de Neuilly se sont réunies afin de remettre sur pied une vente pour l’Entraide les 20 et 21 mai. Il fallait à la fois rassembler une paroisse autour de ses habitudes et innover pour prendre en compte le besoin de convivialité alors que les attroupements incitent encore à la prudence. Les stands classiques ont donc constitué une base sûre de l’organisation, comme l’inamovible Cave à vin de Calvin centrée sur le Bordeaux. Pour décaler les habitudes, quelques crus de Bourgogne ou de Champagne viennent cette année agrémenter les étals… « on est en lisière de l’excentricité » s’amuse l’un des clients réguliers.
Parier sur la convivialité
Plus sérieusement un principe de précommande a été choisi, pour prévoir les quantités et surtout faciliter et sécuriser les échanges sur place le jour dit. Concessions à la pandémie toujours active, de tels aménagements d’organisation dégagent de l’espace assurent une fluidité de circulation des participants. Or c’est cette fluidité qui incite au dialogue et participe à l’ambiance du moment. Outre les stands classiques remis en ordre de marche comme les confitures, les vêtements ou les jouets, des nouveautés sont apparues pour donner une touche de sourire supplémentaire et accueillir les familles. Bijoux, art en plein air ou objets de décoration renforceront cette convivialité qui a tant manqué. Et, ajoute Corinne Mallet responsable de la vente, un effort particulier a été consacré aux temps d’échanges à l’extérieur : déjeuner, salon de thé et dîner. Car pour elle l’Église est communauté, lieu de rencontre.
Ouvrir à d’autres horizons
De l’autre côté du périphérique, les choix ont plutôt porté sur l’artisanat, source de voyage par les découvertes. La paroisse de l’Étoile a bien sûr assuré la reprise des comptoirs traditionnels pour sa vente d’avril, favorisant le don des articles exposés. Le miel des ruches installées sur le toit du temple a pris une valeur symbolique, les abeilles continuant de s’affairer, Covid ou non. Mais cette année, explique la coordinatrice Hélène Michelin, l’accent mis sur l’élargissement des horizons s’est traduit par des articles artisanaux en cuir, des tissus indiens apportés par une paroissienne, des bijoux fantaisie d’un atelier ami ou un dîner centré sur l’Arménie. Derrière chaque choix, un espace de vie et de témoignage se laisse appréhender et participe à montrer la présence de l’Église universelle.
Solidarités locales
Un peu plus au nord, les positions sont plus axées sur le soutien matériel direct aux populations. En quelques années, les ventes se sont transformées en braderies et ont évolué vers la création d’une boutique solidaire que la paroisse de Levallois a inaugurée en mars dernier. Pour Aline Delobel, présidente de l’Entraide, le pari du lien avec la ville s’est fait sur la régularité de l’engagement avec deux ouvertures par semaine. Ici, les choix sont évidemment classiques pour une boutique avec vêtements, linge, vaisselle ou livres à très bas prix.
Ces différentes approches entre originalité, ouverture et engagement peuvent donner des idées à d’autres. Chacune à sa façon fait vivre la mission de l’Église, tendue entre la chaleur d’une communauté et l’ouverture au monde.