Dans les activités du Défap, les plus visibles, celles sur lesquelles il est le plus facile de communiquer, sont celles qui concernent l’étranger : la « mission au loin », que l’on a tendance à opposer facilement à la « mission au près » – une image directement héritée de la Société des Missions Évangéliques de Paris, dont les missionnaires, du XIXème au XXème siècle, ont contribué à implanter et faire vivre de nombreuses Églises protestantes loin de France. Mais c’est précisément pour sortir de cette image et de cet aspect de la mission que la SMEP s’est transformée, à partir de 1971, en deux entités distinctes, quoique sœurs : la Cevaa – Communauté d’Églises en mission, un organisme volontairement dépourvu de centre dans lequel toutes les Églises membres, issues de cette histoire commune entre le Nord et le Sud, pouvaient siéger à égalité, et au sein duquel devaient prévaloir les relations d’échange et de soutien mutuel ; et le Défap, désormais département missionnaire des Églises de France au sein de cet ensemble – même s’il a aussi acquis une individualité et noué des relations qui sont allées depuis au-delà de la seule Cevaa.

Est-il vraiment pertinent d’opposer « mission au loin » et « mission au près » ? Les enjeux de l’une ne rejoignent-ils finalement pas les enjeux de l’autre ? Les questions liées à la rencontre, aux relations interculturelles, ne se posent-elles pas aujourd’hui de manière tout aussi visible dans nos […]