S’il y a une chose qui surprend le visiteur de l’église Saint-Jean de Wissembourg, c’est bien l’orgue avec son buffet à l’esthétique contemporaine et son éclairage original et coloré. Inauguré le 28 juin 2015, il porte la marque Dominique Thomas, éminent facteur d’orgue, et se veut une réinterprétation moderne des orgues baroques nord-allemands. Les concerts organisés ne visent pas seulement à mettre en valeur cet instrument, mais bien l’orgue en général. « S’il est vrai que la musique baroque sonne spécialement bien sur cet orgue, la musique contemporaine, poprock ou jazzifiée n’est pas en reste, précise Christiane Martin-Seiwert, organiste et engagée dès le départ dans le projet de construction de l’orgue Thomas. Je suis persuadée et je le prouve par tous les moyens que l’image d’un instrument vieux et ringard qui colle à l’orgue n’est pas juste et qu’il s’agit véritablement d’un instrument du XXIe siècle pour le XXIe siècle. »

Des concerts éclectiques

Les organistes invités sont libres dans leur choix. « De nombreuses pépites, exclusivités, pièces inédites, compositions personnelles ou improvisations y ont déjà été dévoilées. C’est ce qui fait d’ailleurs la richesse et la particularité de ces concerts du marché », se réjouit Christiane Martin-Seiwert, par ailleurs chargée de la programmation. Daniel Leininger, responsable du service musique de l’Uepal, est l’un des organistes invités habituels. Pour lui, l’orgue Thomas « est un instrument très coloré qui permet d’innombrables assemblages sonores ». Cet été, il a choisi de jouer, entre autre, une pièce de Mozart, « c’est la première fois que je jouerai Mozart sur cet orgue : c’est de la dentelle, quinze minutes de pur bonheur… ». L’Orgue du marché a trouvé son public. « Proposer un concert d’orgue le samedi matin – en milieu rural, est assez osé et inhabituel. D’une fréquentation assez timide au début, nous sommes passés à une moyenne de 50 personnes par concert », précise Christiane Martin-Seiwert. « Le samedi matin, on peut compter une dizaine de vélos devant l’église, ce sont nos auditeurs allemands qui descendent la colline de Schweigen et Rechtenbach. Nos auditeurs alsaciens sont wissembourgeois, de Lembach, de Betschdorf, il y a des élèves organistes et de l’École des Arts et de la musique », constate Annette Ruby, pasteure de la paroisse. Elle apprécie les concerts du samedi, « ce sont des moments tellement bienfaisants, des moments de pause où le temps s’allonge, le corps et l’âme respirent. »

Les concerts sont gratuits. Une collecte destinée aux œuvres missionnaires de la paroisse est recueillie à leur issue. Le programme est consultable dans la rubrique Manifestations culturelles du site de la paroisse.