Épouse de pasteur et maman de deux petits garçons, Marion n’était pas destinée au ministère pastoral. Après des études de Sciences politiques, elle voyage à travers le monde et fait une année de bénévolat dans un foyer pour jeunes filles chrétiennes au Caire. Cette expérience est décisive et, de retour en France, elle décide d’entamer des études de théologie à la faculté protestante de Strasbourg. Après avoir passé huit ans à la paroisse du Havre, elle répond à un appel pour prendre en charge la catéchèse et la jeunesse en région parisienne.

Qu’est-ce qui vous a motivé pour prendre la responsabilité de la jeunesse?

J’ai toujours été intéressée par « le travail de jeunesse ». J’ai pu l’expérimenter dans un cadre ecclésial mais aussi en dehors de ce cadre. C’est donc un domaine naturellement important dans l ’exercice de mon ministère. La manière dont nous parlons de Dieu aux enfants et aux jeunes, dont nous les accueillons en Église et les attentes que nous avons à leur égard disent déjà quelque chose de ce Dieu que nous annonçons. À mon sens, la pédagogie n’est pas neutre et je souhaite approfondir ces questions. Je suis aussi convaincue de la richesse que l’Église peut apporter aux enfants, aux adolescents et aux jeunes, comme de la richesse qu’ils apportent eux aussi à l’Église. Si mon ministère est d’abord régional et non paroissial, c’est principalement lié à une réalité pratique : au moment où Emmanuel, mon époux, et moi allions quitter la paroisse du Havre, il nous fallait trouver des postes compatibles avec notre vie de famille et des enfants en bas âge. C’est ainsi que l’animation catéchèse et jeunesse m’a été proposée.

Quel est votre projet et que souhaitez-vous apporter de spécial à la jeunesse de la région parisienne?

Pour le moment, j’essaie d’aller à la rencontre des Églises locales, des catéchètes et des animateurs jeunesse. À mon sens, c’est avec eux que nous construirons des projets précis en fonction des réalités locales. Mais déjà, accompagner la réflexion sur le sens de ce que nous proposons aux enfants, adolescents et jeunes me tient à cœur. Pour moi, l’important n’est pas que les enfants, les adolescents et les jeunes connaissent la Bible, l’histoire de la Réforme ou l’ordre du culte. Ni même qu’ils comprennent ce qui se vit lors d’une célébration ou pendant la Cène. Mais qu’il leur soit donné un lieu où ils peuvent découvrir qu’ils sont aimés de Dieu d’un amour sans limites. Cette découverte peut passer par la lecture personnelle et communautaire de la Bible qui ouvre à la rencontre avec Dieu, par un accueil sans pression ni attente dans la famille qu’est l’Église, par le témoignage d’une foi qui continue d’espérer en confiance dans un monde difficile. Il me semble qu’aujourd’hui la catéchèse doit davantage être pensée dans son sens étymologique et permettre de « faire résonner » la Parole de Dieu avec nos vies. Jésus le faisait à travers les paraboles pour accompagner celles et ceux qui venaient le questionner sur leur chemin de foi. Il ne donnait pas ou rarement d’enseignement ou d’explication, mais il racontait une histoire qui d’elle-même faisait son chemin en celui ou celle qui l’écoutait.

Apporter quelque chose aux jeunes de la région se fera par des occasions de rencontres, suffisantes pour vivre de belles aventures ensemble. Le week-end Connexions et le séjour à Taizé sont des propositions en ce sens et d’autres naîtront au fil des envies.