Faire preuve de discernement : c’est la première qualité demandée à ceux qui vont pressentir les candidats pour l’élection des conseils presbytéraux. Sauf conflit dans la paroisse, ils seront élus à une écrasante majorité, d’où la grande responsabilité de celles et ceux qui réfléchissent au renouvellement du conseil.

Composer avec soin

Du consistoire d’autrefois au conseil d’aujourd’hui, les structures ont à la fois beaucoup et peu changé. Le conseil est toujours composé de personnes qui sont choisies, puis élues afin de gérer leur Église locale. C’est en ce sens que notre Église est une fausse démocratie : chaque conseil, aidé de son pasteur, doit discerner ceux qui sont considérés comme capables et les proposer au vote de l’assemblée. À l’origine, c’étaient « les Anciens » qui avaient des mœurs irréprochables, une foi et une éthique sans reproche. Ils n’hésitaient pas, au XVIe siècle et même aux suivants, à se rendre chez les paroissiens pour faire des remontrances plus ou moins fortes sur leur manière de vivre. C’est ainsi que même la princesse de Sedan se vit reprocher d’avoir dansé à un mariage. Les Anciens pouvaient tancer celui qui jouait aux cartes, ceux qui mettaient leurs enfants dans un collège catholique…jusqu’à leur interdire d’approcher la table de communion. Ce rôle de censeur a heureusement) disparu aujourd’hui, mais d’autres sont apparus.

Si le conseil reflète les différents équilibres de la paroisse par sa composition, c’est mieux. Par exemple des représentants de toutes les générations, ou dans les paroisses disséminées des personnes venant de diverses villes ou villages. Peut-être aussi des sensibilités théologiques différentes ainsi que des compétences variées : un bon connaisseur des chiffres sera pressenti pour être trésorier, un musicien pour travailler sur le choix des cantiques, un moniteur ou un chef éclaireur pour la jeunesse. Il va sans dire que, surtout depuis une cinquantaine d’années, le conseiller est indifféremment une conseillère pour refléter la totalité de la population.

Répondre à l’appel

Dans l’idéal, travailler au sein du conseil presbytéral demande beaucoup de qualités : humilité de celui qui accepte son ministère de serviteur de Dieu et de travailler en équipe, en respectant la personnalité et l’avis de chacun. Accepter que la décision prise après un débat qui peut être houleux est une bonne décision qui doit être portée par tous. Sens de l’humour pour ne pas se prendre trop au sérieux même si ce qui est fait est très sérieux, et rester calme même dans les conflits. Être imaginatif pour trouver de nouvelles solutions et persévérant, car ce qui ne fonctionne pas du premier coup peut finir par réussir. Courage aussi de commencer, de poursuivre, mais aussi de s’arrêter avant d’aller dans le mur. Enfin ne pas oublier de « faire parler les muets et de faire taire les bavards », pour entendre vraiment l’avis de chacun !
Difficile de se convaincre que l’on réunit tous ces talents, mais les candidats peuvent entendre l’appel qui leur est fait et accepter d’y répondre, avec simplicité et détermination à faire de leur mieux. Que ceux qui deviennent conseillers soient remerciés pour leur engagement.

Une journée de formation pour les conseillers presbytéraux : Conseillers sortants, conseillers entrants : passer le relais, entrer dans le service. Le ministère collégial de conseiller presbytéral aura lieu le samedi 7 mars prochain, de 9h30 à 16h30, à l’espace protestant Marc Boegner, 27 rue de l’Annonciation, 75016 Paris.