La Mission populaire évangélique de France fonde ses objectifs dans sa lecture de l’Évangile. Elle veut être un mouvement de « pratiquants » qui, par les actes et les paroles de ses membres, offre une communauté qui porte le témoignage d’un sens, sous forme d’espérance pour tous les hommes (Ricœur).
La Mission populaire est une association cultuelle (1905). Les Fraternités et leurs associations locales (1901) sont les moyens qu’elle s’est donnée pour mener son projet. Mais la MPEF n’est pas définie par son organisation : ce sont les objectifs qui comptent, pas les structures. Or, des contraintes administratives, fiscales et juridiques l’obligent à évoluer. Cela implique une modification des relations internes dans le domaine des personnes, de l’immobilier, des finances… Ces modifications ne sont pas seulement techniques. Vouloir être une communauté implique que le mouvement et chacune des fraternités témoignent aussi par leur organisation, le partage et la solidarité qu’elles revendiquent.
Une réforme est donc nécessaire, mais laquelle ? Le Comité national a lancé un audit approfondi auprès de toutes ses structures locales. Il en résulte un « texte d’orientation » proposant divers modèles : délégations, fédération, dissolution ou aménagement de l’existant.

Réformer…

En effet, il est possible de garder l’organisation actuelle en aménageant les relations entre la 1905 nationale et les 1901 locales par des conventions. Par exemple, sur la composition des CA des Fraternités, le recrutement des salariés, le rôle de direction, la place des envoyés de la MPEF 1905…
On peut aussi imaginer une association 1901 nationale et des délégations locales qui remplaceraient les Conseils d’administration. Cette organisation peut permettre le partage de compétences et la recherche de financements communs sur les actions sociales. Les salariés auraient un seul employeur national. La dimension spirituelle serait portée par des « envoyés » du mouvement 1901 ou d’une 1905 nationale.
Autre possibilité, avec des formes de vie fédérative assez solides, la Mission populaire pourrait se constituer en Fédération 1901 d’associations 1901. Le personnel serait salarié localement. Un Comité fédéral constitué de délégués des associations locales aurait un rôle d’animation du réseau. La dimension spirituelle serait portée, soit par des envoyés, soit par des salariés locaux.

… ou dissoudre

Mais encore, la grande diversité des lieux et des histoires pourrait conduire à une disparition du mouvement Mission populaire pour permettre aux Fraternités de rejoindre les réseaux qui leur correspondent le mieux dans les milieux protestants : adhésion de toutes les fraternités à la Fédération de l’entraide protestante (ce qui est déjà presque le cas) comme gestionnaires d’établissement(s) ou entraides locales, création d’associations cultuelles 1905 rattachées à l’EPUdF, ou d’annexes d’Églises locales existantes, dans les lieux où des activités cultuelles sont à maintenir et développer.

Choisir

Le « texte d’orientation », actuellement soumis aux Conseils d’administration des Fraternités et Foyers, sera débattu à l’Assemblée générale du 13 mai 2017.
D’autre part, l’association cultuelle nationale étant propriétaire des bâtiments des Fraternités (sauf à Trappes), ceux-ci devraient être affectés uniquement au culte. Le Comité national proposera à l’AG 2017 une nouvelle manière d’en préserver la propriété tout en permettant les usages actuellement pratiqués.
Cette Assemblée générale représente donc un enjeu de première importance pour l’avenir du mouvement. Ses choix orienteront le travail de toute l’année suivante pour préparer les transformations qui devront être votées lors de l’AG 2018.

Presse régionale protestante

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