Dans quel état la paroisse était-elle?

Le diagnostic fatal était posé sur la petite et anciennement glorieuse paroisse de Dreux-Marsauceux. Il s’agit d’une double implantation puisant ses racines au XVIe  siècle, revitalisée pendant le Réveil du XIXe  siècle puis dans les années 1950. Il était acté qu’il n’y aurait plus de pasteur envoyé là-bas par l’EPUdF. La paroisse croulait sous les dettes et les huissiers tapaient aux portes. Les agents immobiliers de Dreux lorgnaient sur le temple fermé depuis 3 ans, alors qu’ils avaient déjà le mandat de vente pour le presbytère et une partie des locaux. Malgré la bonne volonté et la f lamme évangélique jamais éteinte dans certains cœurs, les survivants se déchiraient dans des conflits fratricides après avoir tant souffert dans la débâcle locale.

Comment ce projet a-til été construit?

Au printemps dernier, Didier Crouzet, secrétaire général de l’EPUdF me parle d’un projet fou : prendre le poste pastoral de Dreux. Passé le choc de l’appel, je consulte des collègues et le Conseil presbytéral de Saint-Germain-en-Laye. Dans la prière une conviction naît : Dieu le veut ! Avec l’appui, y compris financier, du Conseil régional et de son président Bertrand de Cazenove, nous nous mettons au travail pour rendre ce projet possible et rouvrir Dreux dès la rentrée de septembre. Nous présentons le projet à l’Église de Saint-Germain et le faisons soutenir par les groupes de prières. Nous rencontrons quelques personnes ancrées dans le Seigneur, accueillantes et enthousiastes à Dreux et Marsauceux. Et finalement, début juillet, nous signons une convention de partenariat liant le conseil régional, le conseil presbytéral de Saint-Germain et la dernière représentante du conseil de Dreux.

Comment les débuts se sont-ils passés?

En un été, nous avons vidé le temple du sol au plancher pour réaménager les espaces de manière moderne et confortable. Nous avons lutté pour remettre l’eau et l’électricité en service. Nous avons bataillé contre la végétation qui avait repris ses droits. Nous avons recollé des bouts de fichiers paroissiaux pour prévenir le maximum de personnes. Nous avons rencontré beaucoup de gens et mobilisé nos réseaux pour diffuser une première invitation. L’Église de Saint-Germain a laissé la moitié de mon temps partir à Dreux, a prié pour le projet, fourni des équipiers ultras motivés et 10 mille euros de financement pour le démarrage. Au début de l’été, nous nous étions dit, « allons progressivement, aménageons le narthex pour y faire le culte à 10 ou 12 personnes. » Mais finalement, nous avons décidé d’investir tout le temple et même une partie des locaux. Alors nous avons commandé 50 fauteuils en nous disant « Comme ça, on a de la marge pour les deux prochaines années ». Mais à la réflexion, nous avons mis 80 fauteuils… Au début, nous nous étions dit « On ira sur place un jour par semaine », mais finalement, il arrive souvent que nous y passions les 3/4 de la semaine.

Comment l’avenir se présente-t-il?

Le dimanche 8 septembre, nous avons célébré notre premier culte avec plus d’une centaine de présents, dont, évidemment, beaucoup d’invités. Depuis, nous avons maintenu entre 30 et 40 présents à nos assemblées. En deux mois, une vague de soutien dans l’EPUdF nous a portés ! Des collègues m’ont écrit pour me soutenir et des assemblées se sont engagées à nous porter dans la prière. Maintenant, il ne reste qu’à poursuivre : voir la vérité en face, croire, bosser dur, espérer, invoquer Dieu sur les semailles. S’il vous plaît, priez pour nous !