Elles voient bientôt le bout de leur travail, les trois paroissiennes aux doigts agiles qui, depuis 2016, se sont attelées à la réalisation de nouveaux antependiums et nappes d’autel. La dernière des quatre, blanche comme la lumière de la résurrection, sera terminée pour Pâques !

Tout est parti d’un constat : au fil des ans, l’église simultanée du XVe siècle s’est dotée d’éléments contemporains (vitraux, croix, pupitre, vaisselle pour la cène…), « mais les nappes d’autel et les antependiums aux couleurs passées et pleines de trous, ça n’allait vraiment plus », explique Lalie Randrianarisoa, la pasteure du lieu. Selon elle, le Conseil presbytéral au service de cette communauté de 104 foyers n’a pas été difficile à convaincre de la nécessité d’investir dans de nouvelles parures « pour être cohérent jusqu’au bout ». Il faut dire que celles de l’église voisine d’Obernai, datant du début des années 2000, suscitaient l’admiration de beaucoup.

Des gens prennent des photos

D’abord coachées par une paroissienne d’Obernai entre temps décédée, les dames de Goxwiller se sont informées et ont pris des cours de partchwork. « La couture n’était pas ma tasse de thé mais l’univers des couleurs oui », raconte Riquette Paulus, peintreamateure, heureuse de ce travail collectif sous la houlette de la pasteure. Celle-ci a en effet accompagné le choix des motifs, en référence au thème décliné tout au long de l’année 2016 dans l’ensemble de la paroisse : « Le partage et la communauté ». De fil en aiguille, le projet s’est concrétisé, stimulé par les premières réactions : « La première des nappes d’autel a tout de suite attiré les regards ; des gens posaient des questions et faisaient des photos à la fin des cultes », raconte Lalie Randrianarisoa, étonnée des « vertus pédagogiques » de ces ornements, qu’elle n’imaginait pas au départ. « L’esthétique est aussi une manière de donner corps à la foi », relève-t-elle.

Huguette Grucker, une autre des couturières est, elle aussi, satisfaite du résultat : « On s’est donné de la peine, on n’a pas compté nos heures… et j’ai beaucoup appris. » Au final, l’antependium qu’elle préfère est le rouge, celui destiné notamment à la Pentecôte avec la colombe, symbole de paix : « C’est important, dans un monde où chacun ne pense qu’à soi », confie-t-elle.