En préparant cette exposition, qu’avez-vous appris sur Luther ?

Christophe Jacon : Beaucoup de choses. Et je ne suis pas le seul ! Chaque membre de l’équipe a appris de ce travail. N’étant pas des spécialistes de la question, sans être tout à fait des ignares non plus, nous étions mieux à même de faire des découvertes… Du coup, nous avons décidé de commencer par ces éléments qui nous ont surpris. Chaque panneau commence par : Savez-vous que Luther… Un exemple : nous avons appris que la Réforme a non seulement assis une certaine théologie mais surtout… les fidèles ! Avant Luther, seuls les religieux pouvaient s’asseoir…

Quels sont les membres de l’équipe qui ont travaillé ?

Nous sommes trois : Nadine Revial, conseillère presbytérale à Tarbes, et Nicolas Boutié, historien, président du Conseil presbytéral du Lauragais. La diversité de l’équipe est riche. Les connaissances de Nicolas en histoire sont précieuses et le regard critique de Nadine nous permet de ne jamais perdre de vue le premier objectif que nous nous sommes fixé pour cette exposition : utiliser un langage accessible à tout un chacun, qu’il soit membre de nos communautés locales ou pas. Cet objectif est exigeant. Cela nous oblige à rejeter le « patois de Canaan » et à utiliser des mots issus du langage courant. Je ne voudrais pas oublier, parmi les personnes impliquées dans cette expo, Alain Pelissier, président du Conseil régional du sud-ouest, vigilant correcteur, et Gilles Vidal, professeur d’histoire à l’Institut de théologie de Montpellier qui a relu les textes de chaque panneau.

À qui s’adresse l’exposition ?

Nous avons voulu nous adresser au grand public. Ainsi, des dessins illustrent les panneaux. En 2017, il y aura quantités de livres sur Luther, de magazines ou de documentaires. Parmi le grand public, nombreuses seront les personnes à se demander qui est ce moine allemand et ce qu’il a pu faire de si génial pour que 500 ans après on se souvienne de lui. L’exposition veut répondre à cette question. Elle est résolument tournée vers l’actualité de Luther : quelles sont ses traces dans notre société ? Et tout cela dans un format très court.

Parmi les thèmes, certains sont attendus, d’autres comme Le désir et la sexualité étonnent. Qu’a apporté Luther dans ce domaine ?

C’est sans doute un des panneaux les plus intéressants. Sans dévoiler son contenu, il est possible de dire que Luther s’est inscrit en faux contre une diabolisation de la sexualité. Pour lui, elle s’inscrit dans la volonté du projet créateur de Dieu.

Et si on a envie d’aller plus loin ?

Avec l’exposition sera édité un livret, beaucoup plus complet. Il compte 104 pages. Chaque sujet de l’expo est développé sur huit pages avec citations de Luther, anecdotes, exposé de sa théologie. Ce livret sera un outil pour former les guides de l’exposition. Mais le public désireux, après sa visite, d’en savoir plus sur Luther et les divers sujets évoqués dans l’exposition pourra l’acquérir.

Protestants 2017 PFP