Un conseil de défense s’est tenu dimanche 24 mars au soir à l’Élysée. Un rendez-vous organisé à la suite de l’attentat perpétré vendredi dans la banlieue de Moscou et qui a fait au moins 137 morts, dont trois enfants. “Compte tenu de la revendication de l’attentat par l’État islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé : urgence attentat”, a annoncé Gabriel Attal, le Premier ministre, sur X (ex-Twitter) à l’issue de la réunion.
Comme l’a souligné Matignon, “la revendication de l’attentat de Moscou provient de l’État islamique au Khorassan. Or, cette organisation menace la France et a été impliquée dans plusieurs projets d’attentats récents déjoués dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne et la France”.
Surveillance renforcée des lieux de culte
Dans la matinée du lundi 25 mars, tous les services de sécurité concernés par le rehaussement du niveau Vigipirate devaient être réunis à la demande de Gabriel Attal, souligne La Dépêche. Le passage au plus haut niveau du plan Vigipirate va simplifier la réalisation des contrôles aux abords des lieux bondés, mais aussi à proximité des lieux de culte et des établissements scolaires, indique BFMTV.
Créé en 2016 par François Hollande, alors chef de l’État, le niveau trois du plan Vigipirate est à durée limitée. L’urgence attentat vise, en effet, à couvrir le temps de la gestion d’une crise, notamment à la suite d’attentats, comme cela a été le cas en Russie. Pendant cette période, des moyens humains (gendarmes, policiers, militaires de l’opération Sentinelle) devraient être déployés.
Plus de patrouilles
Ancien adjoint à la coordination nationale du renseignement, Jérôme Poirot explique à la chaîne d’information en continu que lorsque l’“urgence attentat” est déclenché, “on présume qu’un attentat est en préparation sans avoir identifié ni les auteurs ni l’endroit”. Concrètement, les patrouilles seront plus fréquentes dans les rues. Des mesures contraignantes pourront également être prises, comme la fouille d’affaires personnelles avant l’entrée dans des centres commerciaux ou des cinémas. Ces contrôles pourront également être effectués devant les lieux de culte ou encore les établissements scolaires. Lundi, plusieurs d’entre eux ont été visés par des alertes, dans le Grand Est, notamment.
Mobilisation des citoyens
Enfin, le plan “urgence attentat” sert à mobiliser la population, grâce à la diffusion d’informations susceptibles de protéger les citoyens via des affiches ou des messages vocaux. Le plus haut niveau du plan Vigipirate avait été activé une première fois le 11 décembre 2018, après l’attentat du marché de Noël de Strasbourg. Il avait été maintenu durant soixante-douze heures