Face à la censure et au ras le bol, des pages blanches. Depuis les premiers rassemblements les 26 et 27 novembre, à Shanghai, qui se sont ensuite répandus à travers toute la Chine, pour protester contre la politique zéro Covid en vigueur, elles sont devenues un symbole de la contestation sociale. Dans plusieurs villes, note France Info, des manifestants ont brandi des feuilles de papier blanc, au format A4, une manière de souligner la quasi-absence de liberté d’expression dans un pays dirigé d’une main de fer par Xi Jinping et d’exprimer leurs revendications.
Ce mouvement de protestation spontané est qualifié par certains d’historique en raison des slogans contre le pouvoir qui ont été scandés, notamment à Shanghai. Car entendre “Xi Jinping, démission !” ou “À bas le Parti communiste chinois !” dans la rue, en Chine, relève de l’inédit. Pour le correspondant de la BBC en Chine, Stephen McDonell, ces feuilles blanches sont “aussi une réponse aux autorités : ‘Allez-vous m’arrêter pour avoir tenu une pancarte ne disant rien ?’” écrit-il sur Twitter.
Les feuilles blanches censurées
D’ailleurs, ces derniers jours, écrit le correspondant du journal Le Monde à Shanghai, dans la capitale économique et ailleurs, “une page blanche suffit pour être arrêté par la police, qui n’hésite pas à contrôler les smartphones de passants suspects. Car après l’effet de surprise, qui a permis à des centaines de personnes de se rassembler samedi 26 novembre au soir à Shanghaï, l’heure est à la répression.” Sur les réseaux sociaux chinois, tels que WeChat, Weibo et Douyin, les traces de rassemblements protestataires disparaissent peu à peu. Et il en va de même pour de simples pages blanches, qui sont censurée par les plateformes, indique Le Monde.