De retour au pouvoir depuis deux ans en Afghanistan, les talibans ont imposé un mode de vie extrêmement rigoriste. Si bien qu’aujourd’hui les Afghanes vivent recluses, rapporte franceinfo. Mardi 15 août, deux ans jour pour jour après la prise de Kaboul, les talibans ont publié un communiqué. Ils y écrivent : “La conquête de Kaboul a prouvé une fois de plus que personne ne peut contrôler la fière nation afghane et qu’aucun envahisseur ne sera autorisé à menacer l’indépendance et la liberté du pays.”
Une liberté qui n’est pas la même pour tous. Depuis deux ans, celle des femmes s’est réduite. L’interprétation de l’islam par les talibans a débouché sur un “apartheid des sexes”, décrivent les Nations unies. Les droits des femmes sont désormais inexistants. Et ce, en dépit du fait que la communauté internationale conditionne la reconnaissance des autorités talibanes à une amélioration de leur sort.
Les filles privées d’école
Comme le rappelle franceinfo, dès septembre 2021 : les filles ont été exclues des écoles secondaires, alors que les talibans promettaient de se montrer plus souples que par le passé. Le 17 août 2021, leur porte-parole des combattants assurait aux Afghanes qu’elles seraient autorisées à “travailler, étudier et (…) à être activement impliquées dans la vie quotidienne”. Il promettait également que le port de la burqa ne serait pas imposé.
Pourtant, en septembre, les écoles secondaires ouvrent pour les garçons, alors que les filles sont laissées devant la porte. Mais non seulement la communauté internationale fait pression et les filles peuvent encore aller à l’université, même si les classes ne sont plus mixtes dès le 12 septembre. Elles ne peuvent assister qu’aux cours dispensés par des femmes ou des hommes âgés.
Un chaperon pour voyager
De décembre 2021 à février 2022, plusieurs mesures liberticides sont prises à l’encontre des Afghanes. Exclues des emplois publics, certaines manifestent. Elles sont arrêtées, battues et emprisonnées, ajoute francinfo. En décembre 2021, ils interdisent aux femmes de voyager seules au-delà d’une distance de 72 km. Si elles veulent aller plus loin, elles doivent être accompagnées par un homme de leur famille proche. Le ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice incite aussi les conducteurs à ne prendre à bord de leur véhicule que les femmes portant le “voile islamique”.
Puis, le port du hidjab est imposé. Dans le même temps, la diffusion de “feuilletons et séries à l’eau de rose dans lesquels des femmes jouent” est interdite. Enfin, la séparation des femmes et des hommes dans les parcs publics de Kaboul, grâce à des jours de visite distincts, est décrétée.
La burqa imposée
En mars 2022, les espoirs des filles sont anéantis. Après une très courte réouverture des écoles, elles sont renvoyées à la maison. Des millions de jeunes filles sont déscolarisées, même si des écoles clandestines s’organisent.
Deux mois plus tard, cette fois, les femmes “ni trop jeunes ni trop vieilles” sont contraintes de sortir intégralement couvertes, visage compris. Le chef suprême ajoute qu’“il est mieux pour elles de rester à la maison”.
Des Afghanes de plus en plus cloîtrées
D’octobre à décembre dernier, le ton se durcit encore. Interdites de fréquenter les parcs, les jardins, les salles de sport, les Afghanes sont aussi bannies des bains publics. De nombreuses manifestantes sont arrêtées et les journalistes risquent leur vie s’ils couvrent ces rassemblements. Puis, alors que les universités sont fermées pour les vacances d’hiver, les talibans annoncent que les Afghanes ne pourront pas y revenir. Dans la foulée, les autorités excluent les femmes des organisations non gouvernementales. Celles qui emploient des Afghanes n’ont plus la possibilité de travailler avec elles.
Le 4 juillet dernier, une autre mesure a été prise. Cette fois, les talibans ferment l’un des derniers lieux encore officiellement accessibles aux femmes : les salons de coiffure et de beauté, où 60 000 Afghanes travaillaient. Dans certaines familles, ces revenus étaient les uniques ressources du foyer.