Presque tous immigrés et juifs, Missak Manouchian et les vingt-deux membres de son groupe ont donné leur vie pour la France. Un documentaire diffusé sur France 2 leur rend hommage, à la veille de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de son épouse, Mélinée. Les vingt-trois résistants communistes ont été fusillés le 21 février 1944, au Mont-Valérien, près de Paris, après un simulacre de procès. Ils étaient âgés de 18 à 44 ans. Avant cela, les nazis ont fait de leur mieux pour salir l’image du “groupe Manouchian”. Mais en 1955, le poète Louis Aragon publie Strophes. Et en 1961, le chanteur Léo Ferré met le texte en musique et l’intitule L’Affiche rouge. À sa façon, il remet en cause la propagande nazie et rend hommage au “groupe Manouchian”, faisant de ses membres le symbole de l’implication des étrangers dans la Résistance. 

Le documentaire « Manouchian et ceux de l’Affiche rouge » débute par ce rappel et la lecture d’extraits des dernières lettres écrites par ces résistants qui ont donné leur vie pour libérer la France. Il part sur les traces des hommes et de la femme du groupe et raconte leur véritable histoire. Le récit s’appuie sur des archives méconnues et rappelle comment, à la fin des années 1920, la France est devenue une terre d’accueil pour près de trois millions d’étrangers, invités à pallier le manque de main-d’œuvre. Les membres du futur “groupe Manouchian” arriveront pratiquement tous en France portés par une de ses vagues d’immigration successives. Des immigrés d’abord accueillis à bras ouverts, puis regardés du coin de l’œil par certains, à la suite du krach boursier de New York de […]