À Bordeaux, Lyon, Strasbourg ou encore Lille, ils étaient très nombreux à manifester leur soutien à Israël, lundi 9 octobre au soir. La Préfecture de police de la capitale parisienne recense 16 000 personnes qui ont marché de la place Victor-Hugo au Trocadéro, à l’appel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Toutes venaient soutenir l’État hébreu, après l’attaque perpétrée par le mouvement islamiste palestinien du Hamas.
Des personnalités politiques étaient présentes comme la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran (Renaissance) ou le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez et l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Des interpellations et des enquêtes ouvertes
Ce défilé de personnalités, solidaires d’Israël, ne suffit pas à rassurer certains Français de confession juive, qui redoutent des tensions et des représailles en soutien au peuple palestinien. D’autant que l’armée d’Israël mène une opération de guerre particulièrement meurtrière dans Gaza, depuis l’attaque, et qu’elle est déjà accusée de bombarder les civils par des ONG sur place.
En reportage dans la manifestation parisienne, Le Monde explique que certaines familles conseillent à leurs enfants de retirer leur kippa. Un collège confessionnel juif a conseillé aux parents d’un adolescent de déposer les enfants rapidement le matin, « et de ne pas traîner ».
Pour préparer la marche, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a donné des consignes particulières aux préfets, avec une vigilance accrue sur Internet. Environ 700 signalements ont été effectués sur la plate-forme Pharos, chargée de traiter les contenus illicites. Depuis le début de l’offensive, dix interpellations et quarante-quatre enquêtes ont été ouvertes, toujours selon Le Monde.
Vigilance accrue autour des synagogues
Quelques jours plus tôt, samedi 7 octobre, le ministère de l’Intérieur a demandé à renforcer la sécurité autour des lieux de culte et des établissements scolaires juifs dans plusieurs villes de France.
Les synagogues faisaient déjà l’objet d’une vigilance accrue à Paris, Marseille ou encore Strasbourg, en raison des fêtes juives célébrées depuis la mi-septembre, comme le note le quotidien Sud Ouest. Mais le ministère a émis une nouvelle directive pour demander une « présence statique visible et systématique », notamment des militaires de l’opération Sentinelle.
En France, les personnes de confession juive représentent moins de 1% de la population et sont régulièrement visées par des actes antisémites. Selon La Croix, en septembre 2022, Gérald Darmanin se félicitait d’un recul de « 25% » du nombre d’actes antisémites au premier semestre, en comparaison des six premiers mois de 2021. Cette accalmie risque-t-elle d’être de courte durée ?