Les députés ont massivement approuvé, ce mardi 12 mars, l’accord bilatéral de sécurité signé le 16 février dernier entre Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Ainsi, 372 députés ont voté en faveur, 99 contre (les groupes LFI et du Parti communiste) et 101 se sont abstenus (dont le groupe RN), comme le rapporte Le Parisien.
Deux ans après le début de l’invasion russe, ce vote non contraignant était crucial pour les macronistes. Il visait à forcer le Rassemblement national et La France insoumise à dévoiler publiquement leurs positions, en vue des élections européennes qui s’annoncent tendues.
« Une différence entre le soutien militaire et la cobelligérance »
Le Premier ministre n’a pas hésité à cibler directement ces deux adversaires. « S’abstenir, c’est éviter ses responsabilités devant l’histoire », a déclaré Gabriel Attal en direction du RN. Puis, aux Insoumis : « Voter contre, c’est donner à Vladimir Poutine tous les arguments et le signal qu’il attend. »
Le locataire de Matignon a mis en garde contre les risques d’une victoire de la Russie, avec notamment des conséquences économiques désastreuses pour la France. « Les Français vivraient moins bien avec des aliments plus chers, de l’énergie plus coûteuse, une insécurité croissante », a-t-il souligné, avant de réitérer le soutien de la France à l’Ukraine. « Nous ne nous fixons pas de limite face à la Russie qui, elle, n’en fixe aucune ».
Cependant, Gabriel Attal a nuancé en précisant qu’il existe « une différence entre le soutien militaire et la cobelligérance », en référence aux déclarations d’Emmanuel Macron qui, le 26 février, disait ne pas exclure l’envoi de troupes au sol en Ukraine.
Une assemblée divisée
Marine Le Pen a saisi cette occasion pour critiquer les « annonces belliqueuses » du président et accusé le gouvernement de politiser la question à des fins électorales.
Du côté de La France Insoumise, le député Arnaud Le Gall a refusé de « signer un chèque en blanc » après les déclarations jugées « irresponsables » du président Macron. Les communistes ont également voté contre l’accord, mettant en garde contre le risque de guerre.
Encore une fois, la gauche s’est montrée divisée. Les groupes socialistes et écologistes ont soutenu l’accord, contrairement à leurs confrères, affirmant la nécessité de solidarité envers l’Ukraine.
Le chef de l’État prévoit quant à lui de s’exprimer ce jeudi soir sur l’Ukraine lors du « 20 heures » de TF1 et France 2.