La naissance du Christ semble une immense promesse dans laquelle toutes nos aspirations peuvent trouver leur place. Mais la Passion et la Résurrection nous mettent bien plus à l’épreuve. Elles attaquent autant notre incrédulité que notre désespoir. Le dimanche de Pâques devrait être un jour heureux, peut-être le plus heureux de l’année ; pourtant ne sera-t-il pas difficile de songer à la Résurrection cette année, alors que nous sommes si nombreux à avoir perdu des proches ? La foi et la joie ne se commandent pas. Le calendrier religieux peut sembler presque déplacé face aux événements extérieurs.

Peut-être faut-il y voir une bonne chose. Non que le rite, par sa régularité, offre un quelconque réconfort ; au contraire, à des cœurs épris de réforme, le rituel doit être inconfortable, sinon pourquoi vouloir le changer ? Puisse au moins cette fête de Pâques nous rappeler le scandale, voire l’obscénité de cette mort autant que de cette résurrection. Et si c’est le doute par rapport à la célébration qui domine en nous, si les tragédies récentes ou anciennes nous empêchent de nous réjouir de […]