« Tout a commencé en 2011 par des manifestations pour plus de liberté. Entretemps, le pays a sombré dans un conflit sanglant. » C’est ainsi que, lors de la journée des Réfugiés de l’ONU, Haitham H., invité à témoigner dans un culte, explique le motif du départ de sa famille de Syrie en 2013. Comme beaucoup d’autres, ils étaient pris en étau entre les forces du dictateur Assad et celles de l’état islamique, à la fois en tant que Kurdes et en tant que croyants pratiquant un islam ouvert et tolérant vis-à-vis des non-musulmans.
Début mars 2015, six adultes et trois enfants ont atterri à Francfort et vivent depuis dans notre communauté. D’autres familles d’accueil ont été trouvées dans notre région et on cherche encore des personnes prêtes à se porter garantes pour des familles échouées en Turquie ou en Irak.
Lorsqu’il décrit la fuite vers l’Irak à pied, puis le séjour dans des camps de réfugiés avant l’obtention de visas pour l’Allemagne, Haitham souligne que la plupart des réfugiés syriens vivent des situations bien plus dramatiques et perdent la vie avant de pouvoir quitter le pays.
Des chiffres et… des êtres humains
Les statistiques sont parlantes : 55 millions de réfugiés dans le monde. La moitié sont des enfants. Il faut remonter à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour trouver de tels chiffres. Accueillir des réfugiés dans une communauté, c’est découvrir les êtres humains derrière les chiffres. C’est partager leur soulagement d’être en sécurité et de pouvoir envisager un avenir. C’est accompagner leurs démarches administratives et leurs premiers pas dans une société étrangère. C’est les aider à apprendre une nouvelle langue. Mais c’est aussi sentir leur reconnaissance, goûter à leurs spécialités culinaires, se réjouir de leur aide dans les travaux du jardin, apprendre quelques mots de leur langue, découvrir leur foi. C’est beaucoup de chaleur humaine et un enrichissement inestimable. […]