Qui saura apaiser notre soif ? Lorsqu’il m’arrive d’accompagner des personnes en fin de vie, je suis souvent frappé de constater que la souffrance la plus difficile à calmer est celle liée à la soif. Dans les unités de soins palliatifs, on excelle dans la prise en charge de la douleur et on arrive la plupart du temps à l’apaiser. Lorsque la déglutition n’est plus possible, on sait très bien assurer – tant que nécessaire – l’hydratation et l’alimentation par perfusion. Mais très souvent, la sensation de soif perdure. Seuls des soins de bouche fréquents et attentionnés arrivent à la calmer, toujours très partiellement.

Cette soif du mourant me semble être comme l’expression physiologique de deux autres soifs plus existentielles, que la médecine ne sait pas non plus combler : la soif d’amour et la soif d’absolu. Ces besoins s’expriment souvent de façon très intense lorsque la fin approche. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la plupart des unités de soins palliatifs cherchent à favoriser la présence des proches et des équipes d’aumônerie autour des personnes […]