Confiance renouvelée. Lundi 19 décembre, Cyril Ramaphosa, 70 ans, a été réélu à la tête de l’ANC (le Congrès national africain), le parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, rapporte France 24. À l’issue d’un congrès qui s’est tenu à Johannesburg et réunissant les délégués du parti, ce protégé de Nelson Mandela a obtenu 2476 voix contre 1897 pour son unique concurrent Zweli Mkhize, ex-ministre de la Santé. Cette victoire lui ouvre la voix pour un second mandat à la tête du pays en cas de victoire de l’ANC aux prochaines élections générales en 2024.
Depuis l’été dernier, le président sud-africain est pourtant dans la tourmente, empêtré dans un scandale. Il est soupçonné d’avoir dissimulé des centaines de milliers de dollars en cash dans un canapé de sa ferme de Phala Phala, dans le nord-est du pays. Fin novembre, Cyril Ramaphosa s’est retrouvé grandement déstabilisé par le rapport d’une commission parlementaire relançant cette affaire. Le dirigeant a frôlé la démission mais, finalement, le Parlement, dominé par l’ANC, a rejeté, le 13 décembre, la destitution du chef d’État.
“Pas d’unité”
Néanmoins, à cause de cette affaire, son pouvoir de décision au sein de l’ANC risque d’être affaibli, analysait, le 14 décembre, André Duvenhage, professeur de sciences politiques à l’Université de la province du Nord-Ouest, auprès de Libération. Pour ce spécialiste, “l’ANC reste extrêmement divisé” et c’est “une organisation sur le déclin.” Selon lui, “il est très probable que, après [l’élection de] 2024, ce sera une coalition qui dirigera l’Afrique du Sud.” Dans les colonnes de La Croix, l’analyste politique Susan Booysen estime que “l’ANC veut donner une image d’unité, de parti régénéré”. Or “il n’y a absolument pas d’unité, et cela va continuer”, assure-t-elle.