Un président massivement élu (près de trois quarts des voix), et pourtant un avenir des plus incertains. Telle est la situation paradoxale dans laquelle se trouve l’Ukraine, à l’issue de l’élection présidentielle du 21 avril qui a vu triompher un comédien, Volodymyr Zelensky, vedette d’une série télévisée, Serviteur du peuple, dépourvu de toute expérience politique et dont les discours de campagne, d’ordre très général, n’ont laissé aucunement apparaître dans quel sens il orienterait son action publique.
Sa victoire, il la doit à la fois à sa popularité auprès des téléspectateurs et au rejet massif du président actuel Petro Porochenko, dont l’action a été insuffisante pour lutter contre la classe des oligarques hérités de l’URSS et contre la corruption à tous les niveaux apparue après l’indépendance (1991).
Volodymyr Zelensky, dont l’investiture devrait avoir lieu le 6 juin, saura-t-il redresser la barre d’un gouvernement discrédité ? Rien n’est moins sûr. Son équipe dirigeante comporte bon nombre d’inconnus. Son isolement dans la classe politique est […]