Le XVe sommet des Brics a lieu en Russie. Depuis mardi 22 octobre, une vingtaine de dirigeants conviés par Vladimir Poutine sont réunis à Kazan. Un rendez-vous qui se tient en dépit des sanctions et des tentatives d’isolement imposées par l’Occident, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, rappelle RFI. Le groupe composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de l’Éthiopie et de l’Iran se présente comme offrant une alternative diplomatique et économique au bloc occidental.
Xi Jinping, le président chinois, comme Narendra Modi, le Premier ministre indien, sont au rendez-vous. Le premier n’a d’ailleurs pas manqué de mettre en avant la solidité des liens bilatéraux unissant la Chine et la Russie. Et ce, dans un contexte international qu’il qualifie de « chaotique ». « Le monde subit des changements profonds, sans précédent depuis un siècle. La situation internationale est chaotique et compliquée, mais je suis fermement convaincu que l’amitié profonde qui unit la Chine et la Russie de génération en génération ne changera pas », a déclaré le chef d’État lors d’une rencontre avec son homologue russe, en marge du sommet.
Des liens de plus en plus étroits avec la Chine
L’invité de Vladimir Poutine a également profité de l’occasion pour rappeler la longue histoire de coopération diplomatique entre Pékin et Moscou. Une relation qui va croissant, selon lui, dans différents secteurs clés. Des liens entre les deux puissances qui ont « contribué au bien-être de leurs peuples respectifs et à la défense de l’équité et de la justice internationales », a souligné Xi Jinping.
À propos du conflit avec l’Ukraine, le chef d’État a renouvelé son appel à l’ouverture de pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, Ukraine incluse. Mais il est bon de rappeler que Pékin n’a jamais condamné Moscou pour son invasion de l’Ukraine. Depuis le 24 février 2022, les relations économiques, diplomatiques et militaires entre la Chine et la Russie se sont même développées.
Un « partenariat stratégique » avec l’Inde
Le Premier ministre indien n’a pas non plus condamné l’agression de l’Ukraine par la Russie. Pourtant, mardi, il a pris le parti d’insister sur l’importance de la résolution pacifique des conflits. « Nous soutenons totalement les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité », a-t-il ajouté en présence de Vladimir Poutine.
Ce dernier a quant à lui salué « le partenariat stratégique » entre son pays et l’Inde. « Les relations russo-indiennes constituent un partenariat stratégique particulièrement privilégié et continuent de se développer activement », a-t-il souligné lors d’une courte déclaration retransmise par la télévision russe.
La Turquie veut rejoindre les Brics
Désireux de s’afficher toujours plus entouré, notamment des pays dits du « Sud-Global », Vladimir Poutine a également rencontré son homologue d’Afrique du Sud. Évoquant son hôte, Cyril Ramaphosa a parlé d’un « allié » et « ami précieux ». « Nous sommes certains que vous serez en mesure de présider la réunion et le sommet afin que les Brics, dans leur version élargie, continuent à se renforcer », a-t-il ajouté. Vladimir Poutine, lui, a vanté entre « la Russie et l’Afrique du Sud [qui] coordonnent dans une large mesure leurs efforts sur la scène internationale, dans le but de créer et de façonner un ordre mondial multipolaire juste. Et, bien sûr, la Russie attache une importance particulière au renforcement des relations avec les pays du continent africain ».
Avant la fin du sommet, le chef d’État russe souhaite également s’entretenir avec Recep Tayyip Erdogan, le président turc, dont le pays, membre de l’Otan, souhaite rejoindre les Brics. Il prévoit également de discuter en tête à tête – et avec le président iranien Massoud Pezeshkian.