C’est le deuxième pays au monde le plus endeuillé après les Etats-Unis. En un peu plus d’un an, le coronavirus a fait plus de 360 000 morts au Brésil. Le 15 avril, dans un communiqué, l’ONG Médecins sans frontières a souligné que le Brésil en proie à une « catastrophe humanitaire ». Ces dernières semaines, les courbes ne fléchissent pas, avec plus de 66 000 morts lors du seul mois de mars et plus de 3 000 décès par jour en moyenne. Le taux d’occupation des services de soins intensifs dépasse les 90 % dans 17 Etats. Comment le pays en est-il arrivé là ? Différentes raisons peuvent expliquer cette situation dramatique.
La gestion de Jair Bolsonaro
Le président brésilien, élu en 2028, est sous le feu des critiques. Depuis le début de la crise, en mars 2020, Jair Bolsonaro a toujours refusé d’imposer la moindre mesure de confinement à l’échelle nationale, allant jusqu’à menacer de briser les confinements locaux avec l’armée. Il a d’abord comparé le virus à une « grippette » et a déclaré plus récemment ne pas souhaiter se faire vacciner. Le Sénat brésilien devrait ouvrir prochainement une enquête pour évaluer d’«éventuelles omissions» de la part du gouvernement du président Jair Bolsonaro dans sa gestion controversée de la pandémie.
Des mesures trop locales
Faute de coordination au niveau national, la gestion de la crise repose sur les autorités locales. Ainsi chaque ville et chaque état décide de ses propres mesures. Ce qui n’aide pas à freiner les courbes. Dernièrement, face à la progression du virus, l’État de São Paulo, avec ses 46 millions d’habitants, a opté pour un durcissement des restrictions en instaurant un confinement, avant d’être partiellement levé. Les centres commerciaux, les restaurants, les parcs et les musées y sont toujours fermés.
Une usine à variants
Hautement contagieux et sans doute plus agressif, le variant amazonien P1 poursuit sa diffusion. Selon Le Monde, le Brésil est désormais décrit par les experts comme une gigantesque usine à variants. L’Institut Fiocruz a ainsi identifié près de 92 nouvelles souches du coronavirus en circulation dans le pays. « Et d’autres pourraient surgir, car le virus circule ici trop librement », alerte Paulo Menezes, épidémiologiste à l’Université de Sao Paulo (USP).