C’est un petit pas en avant et une première en France. Jeudi 20 janvier, le Palais Bourbon doit voter une résolution qui porte sur “la reconnaissance et la condamnation du caractère génocidaire des violences systématiques et des crimes contre l’humanité […] perpétrés par la République populaire de Chine à l’égard des Ouïghours”. Une deuxième résolution est prévue le 4 février prochain, précise Libération.

Ce sont les Socialistes et apparentés qui déposeront cette résolution. Le texte de jeudi “demande au gouvernement français de prendre clairement position” car “on ne peut pas laisser des peuples dans les camps et la souffrance. On parle de crimes contre l’humanité, de génocide tout de même”, déplore Alain David, élu de la 4e circonscription de Gironde et rapporteur du texte, auprès quotidien. Il s’agit d’une résolution non contraignante qui exhorte le gouvernement “à protéger les ressortissants ouïghours sur le sol français de toute intimidation ou de tout harcèlement de la part de la République populaire de Chine”. 

“Génocide” 

Depuis des années, des ONG, des chercheurs et des journalistes documentent l’internement de masse, le travail forcé, les tortures systématiques et les stérilisations de force, ainsi que la séparation des enfants de leur famille et l’éradication de la culture que subissent les Ouïghours. Lundi, devant les députés français, des rescapés de camps ont à nouveau témoigné.

Ces dernières années, le gouvernement des États-Unis et les Parlements britanniques, néerlandais et canadiens ont condamné les “crimes contre l’humanité” ainsi que le “génocide” à l’égard des Ouïghours. “Il faut absolument prononcer, dire les choses et nommer un génocide quand il a lieu”, a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, au micro de TV5 Monde.