La pandémie n’est pas encore derrière nous. Comme le Brésil, l’Inde est en proie au cours du mois d’avril à une flambée épidémique. Dimanche 25 avril, ce sont près de 350 000 contaminations qui ont été enregistrées. Un record malheureux dans l’histoire de la pandémie mondiale. Depuis vendredi 23 mai, plus de 5000 morts ont été dénombrés. Un bilan catastrophique qui pourrait être, selon certains experts, sous-estimé.
A l’origine de la flambée des cas se trouve le variant B.1.617, dit le variant indien ou aussi « le double mutant » car il possède deux mutations sur la protéine spike qui sert au virus à se fixer au récepteur ACE2, présent sur les cellules qu’il infecte. En bref, ces deux mutations permettent au coronavirus de mieux s’accrocher aux cellules pour se répandre plus facilement. Le variant indien, dont on ne sait peu de choses scientifiquement aujourd’hui, est soupçonné de propager plus rapidement le virus. Il ne rendrait pas le virus plus mortel. Son deuxième danger : il résisterait mieux aux anticorps. « A priori, l’immunité développée par une première contamination ou par le vaccin paraît à même de faire barrage à ce variant, mais cela demande confirmation », souligne néanmoins le généticien Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie moléculaire et cellulaire (CCMB), interrogé par Le Monde. En Inde, le 23 avril, environ 8% de la population avait reçu au moins une dose selon les données répertoriées sur Our World in Data.
En Inde, la situation est particulièrement alarmante car le système hospitalier saturé manque cruellement d’équipements . La correspondante de France 2 raconte qu’au sein d’un hôpital de la capitale New Delhi, des patients doivent être soignés dans la rue. Selon une étude de l’université de Washington, le pic de la deuxième vague indienne ne sera pas atteint avant mi-mai. Désarmée face à la flambée des cas, l’Inde va recevoir de l’aide internationale. La France a confirmé qu’elle allait lui « apporter dans les prochains jours un soutien significatif en capacités d’oxygène ».