Ce lundi matin du 24 janvier, plusieurs sources ont évoqué un coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré, relate Le Figaro, qui a confirmé l’information. Dans la matinée, des soldats qui ont sans doute pris part aux mutineries de la veille, se sont installés devant la Radiotélévision burkinabè (RTB), relate le quotidien. C’est probablement le signe annonciateur des putschs. Il serait détenu dans une caserne de la capitale Ouagadougou.
La situation était encore floue et à midi, heure française, il n’y avait aucune information officielle selon Radio France internationale. Ni les mutins, ni les autorités n’ont encore pris la parole, écrit RFI. En effet, une coupure de l’Internet mobile depuis dimanche après-midi ne facilite pas la vérification de nombreuses rumeurs. Mais dans la capitale, survolée par des hélicoptères de l’armée, raconte Le Figaro, on entend régulièrement des tirs. En tout cas, le président Kaboré n’a été ni vu ni entendu depuis le dimanche 23 janvier lorsque des mutineries ont éclaté dans plusieurs casernes.
Ce putsch serait le troisième en huit mois en Afrique de l’Ouest
Les soldats mutinés raclement le départ des chefs de l’armée et des moyens adaptés à la lutte contre les jihadistes, qui frappent le pays depuis 2015. Le chef de l’État est par ailleurs accusé par une grande partie de la population d’être “incapable” de contenir la brutalité jihadiste qui n’a cessé de s’accroître. De la même manière que le Mali et le Niger, deux pays voisins, le Burkina Faso est empêtré dans une spirale de violences des groupes armés jihadistes, affiliés à l’État islamique et à Al-Quaïda. Les attaques visent à la fois les civils et les militaires. Celles-ci sont de plus en plus fréquentes et sont concentrées principalement dans le nord et l’est du pays. En sept ans, ces violences ont fait plus de 2000 morts et ont forcé 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.
S’il était avéré, ce putsch serait le troisième en huit mois en Afrique de l’Ouest, rappelle Le Figaro. Au Mali, le colonel Assimi Goïta, qui était déjà à l’origine d’un coup d’État en août 2020, s’est emparé des pleins pouvoirs en mai dernier. Quelques mois plus tard, en septembre, le colonel Mamadi Doumbouya a renversé le président Alpha Condé, en Guinée. En place depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu en 2020, promettant de faire de la lutte contre le jihadisme sa priorité.