Il y a dix ans, de violents affrontements entre les communautés religieuses ont fait des morts au Nigeria. À quelques jours de l’élection présidentielle, les militants des candidats tentent de convaincre leurs voisins de soutenir leur poulain, explique RFI. Pour ce faire, un homme n’hésite pas à faire du porte-à-porte. Il soutient un candidat musulman, comme son colistier. “Le directeur local de la campagne de l’APC est un chrétien. Nous arrivons à convaincre de nombreux chrétiens. Rien que ce matin, j’ai dit à beaucoup de gens qu’il fallait voter APC sur la base de la compétence”, souligne l’homme.
Le candidat du PDP est également musulman, mais son colistier est chrétien “Tout le monde peut se sentir représenté”, explique un soutien à la radio. À Congo Junction, un quartier où les musulmans sont majoritaires, Bello Dauda Gana s’occupe de la campagne des Hausa-Fulani qui militent pour le chrétien Peter Obi. “Dans ma communauté, nous sensibilisons les gens. S’ils voient Peter Obi comme un Nigérian du Sud, qui n’est pas un homme du Nord, nous leur disons : ‘Non, là, nous parlons politique, pas religion’. Nous leur expliquons : ‘La politique a changé, ce n’est plus comme avant !’”
Les évêques appellent à aller voter
Bello Dauda Gana veut faire passer ce message dans toute la ville, afin que les Nigérians aillent voter samedi 25 février. Les évêques nigérians appellent tous les citoyens à la responsabilité, rapporte Vatican News. Après leur assemblée plénière annuelle, ils se sont fendus d’un communiqué dans lequel ils encouragent les citoyens et les acteurs sociaux à prendre leurs responsabilités, afin de relever les nombreux défis auxquels est confrontée la nation ouest africaine. Dans leur viseur figurent, notamment, les prochaines élections générales, la crise de la bonne gouvernance, mais aussi des défis sécuritaires et économiques.
Sur les quatre principaux candidats, trois sont musulmans : Bola Tinubu (APC), Atiku Abubakar (PDP) et Rabiu Kwankwaso (NNPP). Peter Obi (Labour Party, Parti travailliste) est chrétien, rappelle RFI.