Donald Trump est la version américaine des populismes qui ont le vent en poupe partout dans le monde. Il est porté par un électorat inquiet des évolutions de la société et qui a le sentiment que le monde évolue vers le pire. Le dernier mot de son slogan « Make America Great Again » est intéressant : again, « encore », évoque la nostalgie d’un passé fantasmé dans lequel tout était mieux. Quand le métissage de la société ne menaçait pas la suprématie des Wasp (les Anglo-Saxons blancs et protestants), quand les revendications féministes ne remettaient pas en question la famille patriarcale, quand les homosexuels étaient tolérés à condition qu’ils acceptent de rester invisibles, quand les Églises étaient pleines et que les enfants obéissaient à leurs parents.
Le problème de ce genre de raisonnement est qu’il est une belle illustration de la phrase d’Umberto Eco : « À tout problème complexe, il existe une solution simple, et elle est fausse. » Ce n’est pas avec quelques slogans qu’on gouverne la première puissance du monde. Ce qu’a révélé le premier mandat de Donald Trump est que pour plier la réalité à ses solutions trop simples, il a érigé la post-vérité en principe de communication. Le Washington Post a mesuré qu’il avait proféré 30 573 mensonges ou approximations au cours des quatre années de son mandat. Son plus gros mensonge est de prétendre qu’il a gagné l’élection de 2020 alors qu’il a perdu. Un mensonge qui met la démocratie américaine en danger.
Un vote de peur
Il est vrai que le monde change, qu’il se métisse, que les codes familiaux évoluent et que les Églises sont en perte de vitesse, mais ce n’est pas en regardant dans le rétroviseur qu’on résoudra les […]