« Les réfugiés nous concernent. Non pas parce qu’ils seraient des humains bons et précieux, mais parce qu’ils sont aujourd’hui, dans le monde entier, les plus misérables et qu’ils frappent à notre porte et parce que leur compagnon inséparable est le Sauveur…
Qu’ils en soient conscients ou non, les réfugiés nous font l’honneur de venir dans notre pays et d’y chercher un dernier trésor, celui du droit et de la compassion… Dans les réfugiés, nous voyons ce qui jusqu’à présent nous a été épargné comme par miracle. Il est vrai que pour nous aussi, la vie ne va pas pour le mieux. Mais une chose est tout aussi vraie : nous avons néanmoins tant de chance que nous apparaissons, par comparaison avec ces malheureux, comme des nantis et même comme des riches. Pouvons-nous le supporter sans vouloir les aider de toutes nos forces ? »
Ces lignes ont été écrites durant la seconde guerre mondiale, en 1942, par Karl Barth, alors professeur de théologie à Bâle, à l’occasion d’une collecte destinée à ceux qui fuyaient l’Allemagne. […]