Il s’agit de la première fois, dans l’histoire de la Colombie, que la gauche parvient à un tel score au premier tour d’une élection présidentielle, note Libération. Gustavo Petro est largement arrivé en tête du scrutin, avec 40,34% des voix. Ce sénateur, ex-guérilléro converti à la social-démocratie, devance le millionnaire indépendant Rodolfo Hernandez, arrivé en deuxième position avec 28,30% des suffrages, un personnage controversé que la presse locale appelle le “Trump colombien”. En troisième position avec un peu plus de 23% des voix, arrive le candidat conservateur, Federico Gutierrez, qui avait été soutenu par l’establishment et les élites colombiennes.
“Changer la Colombie et la conduire vers la paix”
Pour la première fois également de son histoire donc, la Colombie pourrait porter à sa tête un président de gauche. D’après Le Monde, qui cite un avis unanime des observateurs, Gustavo Petro, 62 ans, qui était favori dans les sondages depuis plusieurs mois, a su tirer profit de la volonté de changement des Colombiens. Lesquels déplorent les inégalités et la corruption. En effet, la Colombie, sous la présidence du conservateur Ivan Duque (présidant sortant ne pouvant se représenter), n’a connu aucune réforme de fond. Quatre années de mandat marquées par plusieurs crises, de la pandémie à la récession, en passant par des manifestations antigouvernementales, ainsi que des violences perpétrées par des groupes armés qui se sont aggravées.
“Il n’y a que deux options : laisser les choses telles qu’elles sont (…), ce qui signifie plus de corruption, de violence, de faim. Ou changer la Colombie et la conduire vers la paix, la prospérité et la démocratie”, a déclaré Gustavo Petro, dimanche, juste après avoir glissé son bulletin dans l’urne, d’après Le Monde. Résultats le 19 juin prochain, quand Gustavo Petro et Rodolfo Hernandez s’affronteront pour le second tour du scrutin.