Les chiffres ne sont pas bons et pèsent même sur le peloton du tour de France, avec des cas d’infections chez les cyclistes professionnels. Le 8 juillet, 140 997 personnes ont été testées positives selon les derniers chiffres publiés par Santé Publique France. Membre du conseil scientifique, l’épidémiologiste Arnaud Fontanet pointe « un impact sur le système de soins dans les quinze prochains jours ».
«Selon les modélisations de l’Institut Pasteur, on s’attend à 1700 nouvelles admissions quotidiennes dans les hôpitaux à l’horizon du 18 juillet, contre autour d’un millier ces jours-ci », soulève le chercheur dans un entretien accordé au Journal du dimanche, le 10 juillet.
Les nouvelles hospitalisations et les décès ont fortement augmenté, touchant en majorité les plus âgés, insuffisamment vaccinés, note pour sa part Santé Publique France.
L’émergence du sous-lignage d’Omicron BA.4 et BA.5, devenus majoritaires, jouent un rôle dans l’augmentation du nombre de réinfections.
« BA.2.12.1 et BA.4/5 ont deux caractéristiques communes : une plus grande contagiosité et un échappement aux anticorps. Le point positif, c’est qu’une moindre virulence a été constatée. On observe également des corrélations encore plus fortes entre le nombre de contaminations et le faible taux d’hospitalisation », explique le docteur Gérald Kierzek, directeur médical de Doctissimo.
La diminution de la protection immunitaire post-infectieuse ou post-vaccinale au sein de la population française constitue un autre facteur. La protection conférée par les vaccins et par les précédentes infections s’érode au bout de quelques mois. Aujourd’hui, malgré l’effet cumulatif des injections et des infections, leur niveau de protection n’est plus optimal. Le professeur et immunologiste Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, incite les plus de 60 ans à un deuxième rappel. Enfin, on constate un relâchement des gestes barrières. Les restrictions sanitaires, imposées par le gouvernement, sont tombées en même temps que les gestes barrières. Gel hydroalcoolique, lavage des mains… les réflexes diminuent alors qu’ils baissent significativement le risque de transmission du virus. Notons que les vaccins restent efficaces contre les formes graves de la maladie. Il est ainsi important pour les personnes âgées et immunodéprimées d’avoir un schéma vaccinal complet.