Alors que le froid glaçait la capitale, des milliers de manifestants, à l’appel d’associations et de collectifs militants, ont fait savoir leur mécontentement à l’égard du projet de loi immigration, du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Le jour n’était pas anodin : le 18 décembre est la Journée internationale des migrants. « Il faut une régularisation des sans-papiers durable et large », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Isabelle Enjalbert, présidente de la Cimade Ile-de-France. Or, le projet de loi Darmanin prévoit « une régularisation a minima, uniquement sur des secteurs dits “en tension” – parmi lesquels il n’y a même pas la restauration ! », a-t-elle précisé. La Cimade est actuellement mobilisée contre le projet de loi.
Sur son site, La Cimade écrit :


« Si le rapport de force politique au sein du Parlement peut nourrir une forte inquiétude quant à l’issue du processus législatif, La Cimade va déployer tous les leviers de mobilisation possible, vis-à-vis des parlementaires comme de l’opinion, de la société civile, des médias…, seuls et avec nos partenaires inter-associatifs ou de la société civile, pour porter avec force nos messages, nos positions, et prôner une autre approche des migrations. »


Le 6 décembre, Elisabeth Borne a présenté à l’Assemblée nationale les grandes lignes du projet de loi du gouvernement sur l’immigration.
Le texte comporte pour l’essentiel des mesures visant à rendre plus efficaces les procédures d’expulsion. Le gouvernement entend profiter de cette loi pour « donner la priorité à l’éloignement des étrangers délinquants », selon un document de présentation du projet de texte consulté par l’ AFP . Par exemple, le texte prévoit, en cas de menace grave à l’ordre public, de « lever les protections » contre l’expulsion dont bénéficient certains immigrés, notamment ceux arrivés en France avant 13 ans.

Le processus de demande d’asile risque d’être durci. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sera délivrée dès le rejet d’une demande d’asile en première instance, sans attendre un éventuel recours. Autre nouveauté : la création d’un titre de séjour pour les travailleurs sans-papiers dans les « métiers en tension », qui manquent de main-d’œuvre. Le projet de loi sera examiné au premier semestre 2023.